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dimanche 10 janvier 2016

Sirius (Jonathan Crown - Traduit par Corinna Gepner)

Un vrai coup de coeur pour ce court roman que j'ai eu la chance, grâce à Babelio, de lire avant sa sortie.
Un livre léger sur une période qui est loin de l'être.
Un roman assez atypique, dont il est assez difficile de parler sans trop en révéler, (bien qu'hélas, comme trop souvent la 4e de couv' en dévoile beaucoup trop. Heureusement, je ne l'ai lue qu'après).

Plein de côtés intéressants :
Une approche de la période hitlérienne, à la fois bien vue de l'intérieur, et très légère, donc très facile à lire, pour ceux comme moi qui ont besoin en ce moment de lectures pas trop dures.
Malgré son apparente légèreté, ce roman m'a parfois fait plus réfléchir, et mis plus au coeur de la situation que d'autres plus "raides".

Beaucoup d'humour. D'ailleurs, quand j'ai envie de citer plein de phrases du livre, c'est un signe, on ne se lasse pas de relever des petits bouts de textes à retenir.

Une vraie immersion dans l'entourage et la vie des derniers jours d'Hitler.

Mais aussi, surtout, un très agréable moment en compagnie des célébrités de la scène, de l'écran ou de la musique de l'époque. On croise plein de personnages connus, et là aussi, on les découvre de l'intérieur, avec leurs petits travers, et beaucoup d'humour. Je me suis vraiment régalée là-dessus.
Un joyeux mélange de personnes réelles et d'autres inventées, un mélange vraiment cohérent cependant.

Et bien entendu, le personnage central, le chien, aux multiples noms selon ce qu'il vit, mais à la personnalité unique, étonnante, qu'on retrouve avec plaisir dans les diverses péripéties de sa vie. Et qui semble, en cette période troublée, réfléchir plus et mieux que beaucoup d'humains contemporains !

L'auteur est né un peu après cette période, mais je me demande quelle est la part dans le roman d'histoire vraie concernant sa famille, puisqu'il s'est amusé à donner au héros, une fois américanisé, son propre nom de famille.

Je remercie vraiment Babelio et les Presses de la Cité pour ce très agréable moment de lecture et de réflexion.


Ma note 5/5

Extraits :
Clark Gable s'incline.
[.....]
A Hollywood, le bruit court qu'il n'a accepté le rôle de Rhett Butler que pour pouvoir payer ses frais dentaires. Il rêvait plutôt de jouer Tarzan, mais le film lui est passé sous le nez.



Jack Warner l'interrompt d'un geste.
[.....]
- Possible. Je n'ai pas la mémoire des noms. Chaque fois que je tombe sur ce type mal luné avec sa cigarette au bec, il me faut un petit moment avant de me dire : Ah oui, bien sûr, Humphrey Bogart.



Peu après, Carl Crown est convoqué dans le bureau du réalisateur Tyrone Chester. Celui-ci est connu pour faire des films si larmoyants qu'après les avoir vus on a besoin de nouvelles glandes lacrymales.


Billy Wilder fait un tabac sur la piste de danse.
[.....]
- Quel est votre rêve ? demande-t-il soudain.
[.....]
- Chanter ? Alors deviens chanteur. Cambrioler ? Fais-toi cambrioleur. Réinvente-toi. Il te faut un rêve si tu veux pouvoir te lever le matin.

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