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mercredi 16 mars 2016

Ma vie à la baguette (Chloé Cattelain)


Coup de coeur pour ce roman pris totalement au hasard sur les rayons de la bibliothèque. Enfin, hasard, mais je sais qu'avec Thierry Magnier ,je suis rarement déçue.

On suit avec facilité et plaisir la vie de Kevin, né en France de parents chinois, et dont le père est très exigeant. D'une part il doit ne penser qu'au travail, peu de place pour les distractions dans sa vie, et d’autre part, il doit continuer à se comporter en chinois, apprendre la langue, la calligraphie, etc...
A côté de ses petites aventures sentimentales (et sympathiques), on découvre peu à peu que la disparition de sa mère n'est qu'une partie de son souci vis à vis de  la famille. Un gros secret le hante, ainsi que son frère. Tout est secret même pourrait-on dire.
Chaque voyage à Pékin doit lui donner, aidé de son frère, l'occasion d'en savoir un peu plus, mais ça ne marche jamais.
Cependant, peu à peu, on commence à deviner (enfin, en tant qu'adulte ayant quelques idées sur le sujet forcément) et le roman nous amènera jusqu'à la place Tien' Anmen. et l'Histoire va se mêler à l'histoire.

C'est excellent parce que ça se lit vraiment facilement, ces gamins sont attachants,  il y a de belles réflexions sur les enfants d'immigrés, sur plein d’autres choses aussi. Et des explications  qui permettent de découvrir une page d'histoire récente.

Ma note 4 1/2 / 5

Extraits :

- Tu viens d'où ?

- Je suis né à Jeanne-de-Flandre, la maternité près de Lille. 
- Oui mais… tu es d'où ?
- Ben, de Lille.
- Nan, tes parents, là !
-  Mes parents ont obtenu la nationalité française en… 
-  Mais tes origines quoi !
Ah, voilà, le morceau est craché. Mes zo-ri-gi-nes. Pourquoi personne n'ose le dire franchement : 
- T'as une tronche de Chinois, un nom de Chinois, t'es un Chinois !? 
Précision : les profs sont à peine plus fins. Après avoir écorché mon nom lors du traditionnel appel de rentrée, ils tournent autour du pot : « Zhang, charmant patronyme » ou variante « Zhang, je prononce bien ? » toujours conclue par : « C’est de quelle origine ? »



Dans l'attirail des codes de relations ados, je saurais à peu près interpréter l'envoi de SMS, le regard en coin ou l'invitation à une soirée. Mais une photo par la poste, alors là ...



- Tu vois, en Chine, le climat politique c'est comme la météo. Le gouvernement annonce qu'il fait beau, le soleil brille ! Alors tout le monde a sorti ses maillots. Et puis, sans crier gare, l'orage s'abat d'un coup, avec sa foudre destructrice. Les plus malins sont ceux qui sont restés chez eux.

Merde alors. Je tombe enfin sur une adulte prête à me parler sincèrement et voilà qu'elle s'exprime sous forme de métaphores météorologiques absconses.



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