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mercredi 11 mai 2016

Une petite chose sans importance (Catherine Fradier)

J'attendais avec impatience et beaucoup de curiosité la sortie du premier livre jeunesse de Catherine Fradier.
J'ai lu tous ses autres romans depuis le premier (Un poison nommé Rwanda) et même si mes lectures sont habituellement plus légères, je les ai tous (sauf un) beaucoup appréciés.
Parce qu'il s'agit de thrillers à la fois extrêmement prenants et très bien documentés, parce que vue la qualité d'écriture, on ne peut pas lâcher ses bouquins une fois commencés.
Cependant, comme ce sont toujours des histoires très dures, je me demandais ce qu'allait donner sa version jeunesse.
Mon verdict : une vraie réussite.

"Kadogo, c'est le nom qu'on donne aux enfants soldats du Kivu. En swahili, la langue parlée dans la région, kadogo se traduit par  une petite chose sans importance."
Le titre annonce donc d'entrée le sujet, les enfants soldats.
Et quand on connait le souci de documentation de l'auteur, et sa connaissance très pointue de la région, on sait qu'on va découvrir de l'intérieur ce sujet.

Et, surprise, il y a ça, mais pas que ça.
Car Sacha, le jeune narrateur, est autiste, atteint du syndrome d'Asperger.
Et voir le monde  à travers les yeux de Sacha nous fait prendre conscience d’énormément de choses.
J'ai trouvé passionnant de le suivre dans cette vie très particulière, à la fois par ce qu'il est, et par le travail de sa mère qui l'amène dans des lieux inattendus pour nous, et rarement présents en littérature jeunesse.
Asperger est un syndrome qui nous interpelle, et voir la vie et le monde par les yeux de Sacha est assez impressionnant.

Je ne mets cependant pas la note maximale parce que je trouve la dernière partie un peu dure pour un livre jeunesse (ou pas d'ailleurs. Comme dit au début, j'avoue aimer les lectures légères, et j'ai un peu de mal avec les scènes difficiles)
Mais l'écriture, même dans les passages difficiles, est agréable, et c'est finalement un roman que j'ai eu un grand plaisir à lire.

Je languis de retrouver la suite des chroniques lunaires de ce garçon bizarre !

Vous pouvez à présent retrouver ici la suite.


Extraits :


Avec l'auteur - Dédicace à la Librairie Ecriture (Chabeuil)
J'ai 13 ans. Enfin, plus exactement 13 ans 9 mois et 6 jours. Mais ma mère affirme que je peux dire 13 jusqu'à la veille de mon 14e anniversaire, c'est une convention admise dans la plupart des 197 pays du monde. Lesquels ? Elle ne sait pas précisément.


Destinée ne sait pas le jour de sa naissance. Ni la semaine, ni même le mois. Cependant, elle est certaine pour l'année car on lui a dit que c'était quelque temps avant que le baobab à l'entrée du village ne soit foudroyé.


Je panique. Destinée qui est mon amie, me demande de mentir au docteur Sourieau qui est ma mère. Je n'ai jamais menti à ma mère, ni à personne du reste. Il m'arrive parfois d'omettre de dire des choses mais je ne mens pas.

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