Une famille de dingues absolus, un gamin parfois très naïf et qui parfois philosophe et raisonne, réfléchit beaucoup pour ses 10 ans. Son meilleur copain dont la mère s'est barrée, et qui tombe gravement malade, la fille d'à côté, dans une famille encore pire (mais en sens inverse) et qui ne parvient pas à faire le deuil de sa jeune soeur récemment disparue....
Mais, mais, l'écriture de Pascal Ruter, par dessus tout ça, et, malgré les apparences, ça donne un livre extraordinaire.
Même si je n'aime pas la boxe et ce qui tourne autour (quoique ici, il s'agisse plus de défoulement que de boxe réellement)
Même si par moment, je me suis sentie mal à l'aise par rapport à la mère tout de même, parce qu'à sa place j'aurais supporté encore moins longtemps les incartades des hommes de la famille, et parce qu'en tant que mère, je ressentais son angoisse et son inquiétude.
Malgré cela, un gros coup de coeur pour ce roman. Comme pour ma précédente lecture avec Victor "Le coeur en braille".
Décidément, Pascal Ruter est un auteur que j'apprécie.
Une lecture qui fait du bien, après le Marion Brunet, que j'ai apprécié mais un peu dur pour le moral.
Victor et sa fausse naïveté, son oncle qui semble inconscient et irresponsable, et qui finalement oeuvre au bonheur de chacun, et même les "petits rôles" Mlle Bonjour, une institutrice rêvée, le professeur de piano, si positif, vont me manquer. Et quel final ! J'en avais les larmes aux yeux.
Il est classé en roman ado, mais il me semble qu'on peut le lire assez jeune, c'est à la limite du roman enfant, à mon avis. D'ailleurs, dans cet opus, Victor est en CM2.
Ma note : 5/5
Extraits :
la semaine, Étoile résidait dans un foyer où vivent les gens comme elle qui ne répondent pas bien aux critères de la société,
à mon avis on se sent plus à sa place dans le présent quand on a des renseignements sur le passé.
Après la classe, Mlle Bonjour nous a tous alignés en rang d'oignons pour examiner la tenue de nos costumes. On avait tous fait des efforts de présentation exceptionnels. Les oiseau avaient trouvé de nouvelles plumes ; Poséidon, le dieu de l'océan, avait décidé de jouer en combinaison de plongée, avec un masque et des palmes ; Prométhée, le voleur de feu, tenait une grande fourchette de barbecue avec une fausse saucisse piquée au bout. On n'a pas rigolé, à cause du respect qu'on doit aux artistes et aux dieux grecs, mais quand même.
Quant à moi, j'avais pulvérisé de la laque à cheveux sur mes branches épineuses, on aurait dit que j'étais couvert de petits diamants. Léo se contentait de son drap, car la pure simplicité suffit aux grands artistes.
- Alors voilà, tiens-toi bien et retiens cette vérité : tu sais pourquoi on a toujours l'impression d'avoir un zizi plus petit que celui du voisin ?
[...]
- Non, oncle Zak, je ne sais pas du tout. Je ne savais même pas qu'on a tous cette impression-là. Je croyais être le seul.
- On a tous cette impression là. C'est tout simplement parce que son propre zizi, on le voit de haut, forcément, tandis que celui du voisin, on le voit de face. C'est pas plus compliqué que ça.
- Tu te souviendras, il m'avait dit, la petite tristesse au milieu du bonheur... comme un caillou un peu gênant dans la chaussure...
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