Illustrateur : John Lawrence
Traductrice (de l'anglais) : Marie Aubelle
Éditeur : Gallimard jeunesse, collection Folio Cadet 1999
Titre original : The golden bird 1995
48 pages pour le roman, suivi d'un dossier, tests, info sur le théâtre, jeu sur le livre.
Depuis le superbe "Cher Inconnu", je suis absolument fan de Berlie Doherty.
Nous avions choisi ce court roman pour figurer à l'édition 2000 de notre Prix Mélusine (à destination des CM) et j'ai souhaité le relire. La trame m'intéresse actuellement, et je n'avais pas vraiment de souvenir du livre.
Une classe. Scène assez habituelle : l'enseignant prévoit de jouer en fin d'année une pièce de théâtre, une adaptation personnelle de la Belle au bois dormant.
La distribution des rôles occasionne bien entendu quelques grincements de dents, et des réactions assez drôles.
Mais David ne dit rien. David ne dit jamais rien, parce que sinon, on se moque de lui.
Et l'enseignant est intelligent, on aimerait en trouver souvent comme lui.
Il prévoit pour David le rôle de l'oiseau, où il n'aura pas à parler.
Mais il n'en discute pas avec la classe, il garde même le secret.
Peu à peu, au fil des pages, et par petites touches discrètes, on apprend que si David essaie de se rendre transparent, c'est parce qu'il bégaie.
Et il bégaie depuis la mort de son père.
Son père n'est plus là, mais sa mère a presque disparu en même temps pour lui, à cause de la tristesse, et de la fatigue de devoir tout assumer aussi.
Tout cela est à peine dit, juste évoqué.
Comme toujours chez Berlie Doherty, c'est tout en chaleur et en sentiments.
David va remporter un vrai succès dans cette représentation, et c'est probablement beaucoup plus important pour lui que pour ses camarades de classe. Dont on ne saura pas grand chose. A part que probablement, le maître a voulu donner une petite leçon à Sophie, en ne lui confiant pas le rôle principal qu’elle pensait lui revenir "de droit", mais un rôle important, celui de la méchante fée.
Un joli plaidoyer pour le théâtre.
J'ai voulu relire ce roman car c'est un des rares, voire le seul, que j'ai trouvé sur la mort d'un père (des grands-parents, des animaux, des amis, on a, même le décès de la mère, mais du père, pas grand chose. A part le Mario Ramos "Nuno, le petit roi", le seul Ramos que j'ai vraiment détesté, et qui finalement n'est pas sur la mort du père)
Le sujet y est en fait très peu abordé. Mais c'est un joli petit roman, positif et encourageant.
Coïncidence amusante : ma petite-fille, en TAP (activités périscolaires) ayant choisi théâtre au dernier trimestre, ils nous ont présenté en fin d'année une scène de Chantecler , d'Edmond Rostand ; tous avec un masque d'oiseau.....
Un peu étonnant : la 4e de couverture (et donc le résumé de Babelio) nous parle d'Andrew.
Mais pas d'Andrew dans le roman !
Manifestement, l'éditeur n'a pas pensé à faire écrire, ou corriger, la 4e par la traductrice !
Extrait :
C'était plus simple pour lui de ne pas parler du tout
Au moins, quand il ne parlait pas, les gens ne faisaient plus attention à lui. Et s'ils oubliaient sa présence, ils ne se moquaient pas de lui. Il préférait ça. Il imaginait qu'il était un fantôme et que personne ne savait où il se trouvait.
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