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vendredi 9 juin 2017

Matins à Jalna - Jalna tome 2 - Mazo de La Roche

J'ai aimé lire ce 2e tome, toujours entraînant, varié, avec de l'humour.

Je n'ai pas réussi à trouver mention du traducteur,ce qui est curieux. Et j'ai été surprise car bien qu'il s'agisse d'une édition France-loisirs, qui ressemble beaucoup à celle du tome un, et de la même époque, plusieurs prénoms ont été modifiés (moins francisés). Souvent légèrement : Nicholas au lieu de Nicolas, Philip et plus Philippe. Mais Jacques est devenu James. Ça n'aide pas trop à suivre dans cette nombreuse famille !!

Ce tome commence au début de la guerre civile (guerre de sécession) américaine (1861) et se termine environ deux ans plus tard.

Quelques détails m’ont agacée (je sais, je chipote, j'aime bien lire cette série) :
Le parti-pris sur la guerre civile : Que les héros soient sudistes, d'accord, chacun son parti et ses convictions.
Mais ne présenter que le bon côté de l'esclavage : les Noirs aiment bien ça, ils ne voudraient quitter leurs maîtres pour rien au monde... ; et surtout ne montrer que ceux qui sont  - relativement - bien traités : femmes de chambres, cuisinières ... sans jamais parler  de tous ceux maltraités, de la vie dans les plantations, des maîtres durs et cruels, des séparations de famille, me parait un peu biaiser le propos. D’autant que bien qu'ancien, ce volume a tout de même été écrit en 1960, Un siècle et demi après cette guerre.



Et la façon de traiter leurs enfants, m'a encore plus agacée que dans le 1er tome, même si je sais que l'éducation était différente.
Prétendre un instant qu'ils les adorent, puis les corriger sévèrement pour des détails qui ne sont pas du tout des fautes, être totalement injustes, avec une sévérité étonnante dans l'injustice (par exemple la mère qui fait cadeau à l'enfant d'un objet cher au père, et quand celui-ci le cherche, laisser l'enfant se débrouiller, sans se dénoncer, et le laisser punir. J'ai eu du mal à y trouver un sens éducatif.)

Attention Spoiler
Le tome 2 se termine alors que Augusta (Gussie) est préadolescente.
Les parents avaient prévu d’envoyer leurs deux aînés dans un collège en Angleterre.
Mais après avoir eu peur de les perdre, (lors d'une escapade en bateau, où ils voulaient rejoindre les Sinclair aux Etats-Unis en traversant le lac Ontario !) ne voulant plus se séparer d'eux, ils embarquent tous les six pour l'Angleterre, retrouvant les Sinclair sur le bateau.
L'arrivée en Angleterre marque la fin de ce volume, et d'une partie de l’histoire car le suivant se déroule bien plus tard.


Extraits :

P. 80 81 
- Mr Madigan, repris Ernest, vous pouvez me dire combien de temps ça prend de naître ?
- Mes parents, expliqua Madigan, étaient mariés depuis dix ans quand je suis né. Je peux donc affirmer qu'il m'a fallu dix ans pour venir au monde. Mais, de nos jours, les choses vont plus vite.

p 102
- Je crois que la vie est aussi intéressante que nous nous la faisons.

p 103
- Il n'y a rien de plus reposant, maître, qu'un journal vieux d'une semaine. On sait que tout ce qu'on lit est passé depuis longtemps, et bien passé. Je crois que ce serait une excellente idée de ne distribuer les journaux qu'avec une bonne dizaine de jours de retard.


Titre original : Mornings at Jalna (1960)
Traduit de l'anglais par ???
Editions France-Loisirs 1978 - 312 pages
Résumé Babelio
Lien vers ma notice chapeau
Environ 1861 à 1863



1 commentaire:

  1. J'ai lu ce tome et le précédent en partie en français et en partie en anglais (une histoire de vacances, de liseuse et d'ebooks trouvés uniquement en version originale), et je me suis aperçue dès Naissance de Jalna que Jacques Wilmott s'appelait en réalité James. En anglais le père Busby s'appelle Elihu (ou est-ce une erreur de transcription en ebook ? possible), en français il est Eli dans le tome 1 et Elibu dans le 2. Comme ce n'est pas un personnage très important on s'en aperçoit peu. Dans mon édition omnibus regroupant les 4 premiers tomes, il est précisé que G. Lalande a traduit le tome 1 et le 3 et que Simone Sallard a traduit le 4, et bizarrement aucun de traducteur n'apparait non plus sur Matins à Jalna...

    Sur un autre point, la violence des parents Whiteoak ne m'a pas choquée, par rapport à l'époque et à ce que la famille en raconte dans les tomes suivants. J'ai par contre été agréablement surprise de lire des moments plus affectueux qui étaient totalement absents de Naissance de Jalna. Peut-être les parents Whiteoak ont-ils un coeur finalement. Le passage du porte-plume d'Ivoire donne en revanche envie de claquer Adeline.

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