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lundi 25 septembre 2017

Un clafoutis aux tomates cerises - Véronique de Bure

Il me semblait bien, dès les premières pages, que j'allais une fois de plus être à contre-courant de l'opinion générale, (j'ai emprunté ce roman,  qui me tentait déjà, avec l'étiquette "Coup de coeur" d'un de nos lecteurs)

J'ai bien failli abandonner peu après le début.
J'espérais une lecture un peu drôle et plutôt feel good.
Je me retrouve à lire des histoires de vieux, j'en ai assez autour de moi.
La narratrice est sympathique, incontestablement, mais à faire le décompte des amis morts, de ceux dont elle a peur qu'ils la lâchent bientôt etc, ce n'est pas vraiment réjouissant.
Entre la génération au-dessus de moi, que j'ai vu partir peu à peu, et la mienne, qui s'y achemine lentement (ou pas lentement du tout !) pas besoin de lire ça, il suffit que je parle à mes amies ...
Une demi-page pour décrire son souper et toutes les petites actions à faire avant son coucher,  ben, ça fait un peu longuet. Surtout quand ça ne m'apprend rien, qu'il n'y a aucun humour ...

De plus, j'ai lu de très bons livres ces jours ci, plusieurs coups de coeur, alors je deviens exigeante !

J'ai quand même continué, espérant une bonne surprise plus loin, ou m’habituer et ne plus avoir envie de lâcher Jeanne.
Sûr qu'elle est attachante,  et tout aussi sûr qu'on aimerait bien à son âge faire autant de choses qu'elle (c'est d’ailleurs assez utopique, je ne connais personne de quatre vingt dix ans qui s'agite ainsi, faisant toute la cuisine quand la famille arrive etc)
Mais est-on obligé de nous détailler par le menu chaque action, chaque recette, chaque épluchage, la liste des plantes et le jardinage ?
C'est looooong.



Quant aux jolies réflexions,  car il y en a pas mal, et bien la vieillesse, je connais, autour de moi, et pour moi aussi, alors pas besoin d'en rajouter !! Peut-être en suis-je trop proche pour apprécier ?

Au fil des pages, un peu moins d'énumérations m'a-t-il semblé, et c'est vrai qu'on finit par s'attacher à Jeanne.
Certains éléments me sont familiers, même si quelques autres m'ont prodigieusement agacée.
Comme par exemple :
"Maintenant, on dit "les vacances de printemps", autrefois c'était les vacances de Pâques, la saison est devenue plus importante que le bon Dieu)
Leitmotiv qu'on retrouve trop souvent, (pour monter les gens les uns contre les autres ?) alors que la vraie raison, c'est bêtement qu'avec les différentes zones, ces vacances souvent ne tombent plus au moment de Pâques.

Au final, j'en suis arrivée au bout, contente d'en avoir terminé. Mais je garde tout de même certaines petites phrases !

Je dois avouer une autre raison, plus personnelle, et "technique" pour avoir persévéré : Comme je lis beaucoup en ce moment, j'ai souvent du mal à être à jour de mon blog.
Donc si je lis un livre long, ou que je lis lentement parce que je ne suis pas emballée, ça me laisse le temps de rédiger quelques articles en retard. alors que si je passe à des petits livres, ou des romans que je dévore en un jour, le retard s'accumule !! J'ai donc profité de ma lenteur à en venir à bout ;-)


Extraits : 


À nos âges, nous sommes comme de vieux arbres. Le beau temps nous ranime doucement, nous reverdissons un peu, même si un peu moins chaque année. Et le douceur des jours nous donne une illusion d'éternité.


***

C'est comme le riz basmati et le vinaigre balsamique dont ma fille remplit mes placards. Elle prétend que mon riz est trop rond et mon vinaigre trop acide. Elle les a pourtant mangés pendant des années sans se plaindre.

***

À la campagne, ne plus conduire, c’est un peu mourir.

***

[Quand son fils lui installe un GPS dans sa voiture]
Bien sûr, cet appareil tout simple est affreusement compliqué. 

***

Finalement, les seuls moments où je m'ennuie, ce ne sont pas ceux où je suis seule, ce sont ceux où je suis en compagnie de gens ennuyeux. Alors le temps, d'ordinaire si pressé, traîne à n'en plus finir.
On ne s'ennuie qu'avec les autres, jamais avec soi-même.

***

[Et celle-ci parce que c'est tout à fait moi ça !!]
Quand je n'ai plus rien à lire, je reprends un Agatha Christie. Comme je n'ai pas bonne mémoire, j'ai toujours oublié le nom de l'assassin alors ça n'a pas d'importance, le suspense est toujours là même si, quelquefois, vers la toute fin ça me revient

***

Je n'ai plus personne. Personne à qui me faire confirmer une image, un prénom, une parole, un lieu... Personne à qui dire : "Tu te souviens ?"


Flammarion 2017 - 376 pages
Résumé Babelio







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