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dimanche 29 avril 2018

Chroniques burlesques d'une journaliste - Stéphanie Janicot

Sitôt reçu, sitôt lu !

D'abord, un très bel objet :
Une couverture claire reprenant des dessins du livre. Couverture cartonnée avec rabats.
Des pages en beau papier épais et agréable.
Je n'y connais rien en grammage, donc je ne saurais vous donner des caractéristiques techniques, mais je me suis amusée à mesurer : 2 cm d'épaisseur pour un livre de moins de 200 pages, c'est rare ! Ça rend le feuilletage et la lecture bien agréables.

Traité presque comme un journal intime, même si ça n'en est pas un : Jazz se raconte sur une année, un mois par chapitre. Avec une originale séparation par une page pastel, de couleur différente chaque mois, ce qui donne une bien jolie tranche.

Un livre original :
pas un roman graphique, puisque peu de dessins, un  par page voire un peu moins
pas un roman illustré, car la légende du dessin fait partie intégrante du texte, il faut la lire en suivant, ce qui surprend un peu au début.
Je ne sais comment le qualifier, mais c'est agréable à lire.

Le contenu ne m'a pas emportée d'emblée. J'ai dans les premières pages été un brin déçue, il me semblait qu'on s’orientait plus vers la vie privée de la journaliste, chronique très parisienne d'une célibataire qui tient à ne pas le rester.
Mais très vite, je me suis attachée à Jazz, son entourage, ses mésaventures, ses espoirs de parvenir à se faire reconnaître dans son travail.
J'ai bien ri, mais j'ai surtout aimé découvrir les dessous de ce monde qui m'est totalement étranger. et en même temps qui m'intéresse beaucoup puisqu'il s'agit d’auteurs, de livres, de salons, de culture.



Jazz (Julia Adélaïde Zoé Ziegler !) est journaliste, mais pigiste, pour les pages culture d'un hebdomadaire.  Celle donc à qui on refile les sujets dont personne ne veut. Mais jamais les déplacements dans les lieux prestigieux. Après tout, elle est mère solo, ça la dérangerait d'aller passer une semaine à Cannes ou ailleurs non ? (ça, c'est l'avis de son chef). Mais si personne ne peut s'en occuper, avec un bon dossier elle devrait s'en sortir sans se déplacer. Dommage !
Quant au repas promis au Costes, il se transformera rapidement en Mac Do à manger dans le taxi.

Malgré cela, son chef est plutôt sympa. Jusqu'à parfois se souvenir qu’elle a une enfant à charge (d'ailleurs, c'est lui le parrain, même s'il ne pousse pas jusqu'à connaître l'âge de la filleule ! Après tout, ça change tout le temps).
Elle a aussi des colocataires plutôt sympa, qui parfois lui facilitent la vie (mais parfois la lui compliquent aussi, surtout s'ils se mettent en tête de lui choisir la tenue appropriée pour sa sortie.)

A mesure qu'on avance dans l'année, on découvre les différences de "niveaux" et de considération selon le sujet.
La journaliste en charge des livres ne s'intéresse qu'à la "grande littérature". Pour elle, mauvais genres, historique et autres sont encore de la sous-culture.
J'ai particulièrement aimé le mois de septembre, et son festival de la New Romance. Où l'on découvre que ce qui est snobé par les uns peut très bien plaire à d'autres. Mais j'ai beaucoup ri sur le sujet.

Et j'ai apprécié de découvrir quelques événements culturels majeurs (ou pas !) et leur ambiance vue de l’intérieur.

Je n'oublierai pas les dessins, qui apportent un peu de légèreté et aèrent le texte, tout en étant totalement partie prenante de l’histoire. Gais et dynamiques, tout à fait assortis à l’histoire.
Je ne connaissais de Catel que ses illustrations dans Bayard Presse, (notamment pour la Marion de Fanny Joly) et ça me donne envie de découvrir ses albums sur quelques femmes célèbres.

Au final une histoire bien agréable à lire, une jolie distraction, même si ce ne sera pas le coup de coeur de l'année.

Extraits : 

- L'artiste s'interroge sur l'absence de sens dans nos existences surchargées.
- Ah, c'est l'être humain, le bocal vide planté dans une décharge ? C'est un peu déprimant non ?
- C'est de l'art, madame, fait mon interlocutrice, dépitée. Si les artistes considéraient notre société comme positive, ils seraient employés de banque comme tout le monde.

***
Mélanie, notre merveilleuse chef de la rubrique Livres, est un peu intello et pas du tout portée sur les romans de genre, ni historique ni policier ni SF alors la romance, n'en parlons même pas.

***


Illustratrice : Catel (Catel Muller)
Éditions Michel Lafon (22/03/2018) NOUVEAUTÉ
165 pages ; 12 chapitres 12 mois
Résumé Babelio


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