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mardi 23 février 2021

Quand Hitler s'empara du lapin rose - Judith Kerr

 J'avais lu avec beaucoup de plaisir et d’émotion ce roman Medium de l'École des Loisirs il y a une trentaine d'années. J'ai profité de sa réédition par Le Livre de poche (probablement en raison du décès de son autrice) pour l’acheter et le relire. Avec toujours autant de plaisir.
Un roman autobiographique, réaliste, mais avec beaucoup d 'humour, et une famille chaleureuse dont on apprécie de suivre les pérégrinations.

Berlin 1933. Anna a neuf ans, une vie agréable et bien remplie dans une famille unie, un père célèbre, des amis proches.
Mais la montée du nazisme les oblige à fuir, d'abord à Zürich, puis à Paris.
Une lecture facile mais très agréable, qui donne un bon aperçu de la vie d'une enfant à cette époque troublée.
Ça peut être lu par tous, et je le conseille vraiment.
Je regrettais d'avoir dû quitter Anna au moment de leur départ de Paris pour Londres, j'ignorais qu'il  y avait une suite, j’espère la lire bientôt.

Extraits :

- Voilà, dit sa mère. C'est très simple. Papa estime que Hitler et les nazis ont toutes les chances de gagner les élections. Si c'était le cas, il pense qu'il ne serait souhaitable ni pour lui ni pour aucun de nous de rester à vivre ici, en Allemagne, sous leur botte...
- Parce que nous sommes juifs ? la questionna Anna.
- Pas seulement pour ça. Papa pense que personne ne pourra plus s'exprimer librement, Juif ou non-Juif, et qu'en ce qui le concerne particulièrement il ne pourra plus écrire ce qu'il veut. Les nazis n'aiment pas beaucoup la contradiction.

***
Le lendemain matin, il n'était question que de l'incendie qui avait détruit le Reichstag, édifice où se rassemblaient les parlementaires allemands. D'après les nazis, c'était un coup des "révolutionnaires" ; et eux, les nazis, pouvaient seuls mettre un terme à ce genre d'attentats ! Conclusion : il fallait voter pour eux. Mutti avait entendu dire, au contraire, que les nazis avaient eux-mêmes allumé l'incendie.

***
- Vous venez d'assister au lever du soleil sur la montagne suisse, c'est à dire au plus beau spectacle du monde, annonça Herr Graupe avec la fierté de quelqu'un qui en aurait été le machiniste appointé.

***
Elle raffolait de l'école depuis qu'elle parlait français. le travail lui paraissait de plus en plus facile et même plaisant, sa préférence allant aux exercices de rédaction. Écrire en français n'était pas du tout comme écrire en allemand : on pouvait donner aux mots différentes nuances de sens, c'était palpitant.

Traduit de l'anglais par Boris Moissard
Titre original : When Hitler stole pink rabbit (1971)
Éditeur : Le livre de poche - 08/2019
313 pages - 5.90 €
Résumé Babelio

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