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mercredi 12 février 2020

Nos passés imparfaits T1 Destins volés - Danielle Rollins

Un voyage à travers le temps vraiment bien conçu et qui donne à réfléchir. Mais facile à lire aussi.
1913,  Seattle. Dorothy est sur le point de se marier, tout est prêt, elle a enfilé la robe mais ... son plan bien prévu pour échapper à ce mariage est en train de tomber à l'eau, et elle s'enfuit sans trop savoir où. Elle croise le chemin d'Ash, et ce qu’elle prend pour un avion. Se cache à l'intérieur, et se retrouve en 2077, dans Seattle inondée, en proie à la violence.
Mais elle y trouve aussi un groupe dans lequel elle s'intègre doucement, elle qui a toujours été seule sans ami.
Ils vont repartir dans le temps, pour essayer d'enrayer les catastrophes, ou pour d'autres raisons.

Nous avons donc des allers retours d'une époque à l'autre, et aussi d'un personnage à l'autre, et j'ai apprécié que chaque chapitre précise clairement date, lieu et personnage. Ce qui rend la lecture facile, bien que non chronologique.
Point intéressant aussi, nous suivons parallèlement le journal d'un scientifique disparu, qui explique la genèse et les raisons de certains projets.

Les voyages dans le temps me fascinent. Pas uniquement parce que j'appartiens à une génération où, enfants, nous pensions que tout serait possible en l'an 2000 (se déplacer en un clin d'oeil notamment, plus de voitures à conduire, elles se guideraient toutes seules sans accident ...). Mais surtout à cause des paradoxes que cela entraîne, le plus simple étant que si je vais dans le passé tuer mon grand-père, je ne naîtrai(s) plus et donc je ne pourrai(s) pas aller le tuer. Les conséquences et l'imbroglio des modifications possibles ne sont pas ici passées sous silence, c'est au contraire ce qui interpelle nos héros.

L'idée de l'autrice de récupérer des personnes portées disparues à la guerre m'a paru originale (mais je lis peu de SF, donc je connais peu de choses dans ce domaine.)

Le thème et les lieux m’ont tentée, même si c'est assez loin de mes lectures habituelles. J'ai apprécié le côté cohérent des technologies utilisées (pour ce que je suis capable d'en juger !!), mais surtout des personnages intéressants, bien campés et détaillés, pas seulement les deux principaux, mais tous ceux qui les entourent. Et quand on apprend comment chacun a été recruté ...

J'ai été amusée qu'on se balade de 1913, année de naissance de mon papa, à 1980, celle de mon fils. Pour 2077, je ne peux dire !!

Je suis surprise que la couverture ne mentionne pas qu'il s'agit d'un tome 1, ni même le titre de ce tome. On ne les trouve que sur les deux pages de titre.
Mais qu'elle est belle cette couverture, comme souvent chez Michel Lafon.

Waouh, la fin ...
Ça se termine par un tel cliffhanger (voire retournement de situation) que j'espère que la suite va vite paraître en français.

Je reprends ma chronique, une fois terminée, j'ai lu ce que disent les autres lecteurs. Certains ont vu arriver la surprise de la fin. Ce n'est pas mon cas, peut-être ai-je lu un peu vite. Cependant, ça me semble manquer de cohérence avec certains passages, il va falloir que je relise si c'est juste moi qui m'étais imaginé certaines choses qui ne sont pas écrites !

Qui en parle ?
Ramettes

Extraits :

[1913] Du haut de ses seize ans, elle avait déjà une grande pratique de l'art d'étouffer ses sentiments, au point d'avoir presque oublié leur utilité.

***
[2077] Il mit un temps fou à comprendre qu'il ne réussirait jamais à intercepter le Professeur car, sans son départ, lui-même n’aurait pas entrepris ces voyages.
C'était un paradoxe - une boucle causale. Un individu ne peut remonter dans le temps pour modifier un événement dont la modification éliminerait la raison de remonter dans le temps.

***
[2075 Journal du Professeur] Natasha nous enseigne l'histoire. Mais pas l'histoire normale - les guerres, les hommes politiques, les grandes dates, etc. -, non.
Nous étudions le prix du lait en 1932. Comment saluer poliment un inconnu en 1712. Les marques et les modèles d'automobiles les plus courants en 1964. La musique populaire de 1992.

Titre original : Dark Stars, Stolen time (2019)
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christophe Rosson
Éditeur : Michel Lafon
6 février 2020 - NOUVEAUTÉ - 398 pages - 17.95 €
Résumé Babelio






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