Un très beau texte, poétique et émouvant, sur un amour à sens unique, et aussi sur une amitié qui perdure depuis l'enfance.
Un an après l'irrésistible Bordeterre, Julia Thévenot nous a concocté un roman totalement différent, quasiment à l'opposé : court, poétique quoique dans la vie de tous les jours, presque épistolaire, et très adolescent. Mais tout aussi musical, la musique semble son point de repère.
Un beau livre à couverture rose cartonnée à rabats, sans illustration, tout est dans le texte, c'est normal !
Yliès aime Pénélope, mais Pénélope ne l'aime pas.
Pénélope aime Côme (peut-être ?) S'il n'y avait pas Côme, est-ce que Pénélope se laisserait plus aimer par Yliès ? Ou pas ?
Une histoire banale et tellement quotidienne.
Seulement, ils font tous deux parties du même groupe de rock, difficile donc de s'éviter, voire d'en rester à l'amitié quand on se côtoie constamment.
Et Pénélope, elle pourrait ne pas se préoccuper d'Yliès, après tout, elle ne l'aime pas.
Mais ce n'est pas son genre, elle s'en inquiète, elle lui écrit une très longue lettre, qu'il ne verra probablement jamais.
Je ne suis clairement pas la cible de ce genre de texte. Ce n'est pas comme un roman dont on dit qu'il est pour tout âge. Ici, c'est vraiment de l'adolescence dont on parle, l'adolescence à qui on parle.
Je l'ai cependant dévoré en quelques heures.
C'est léger et profond, on est forcément touché et ému, obligé de réfléchir, de se remémorer des bribes de notre vie.
Au-delà de cet amour malheureux, la présence de "Dudley" l'ami fidèle, m'a marquée aussi.
Et la musique rythme le tout.
Je suis admirative des autrices et auteurs qui changent ainsi de registre. Passant du fantastique au récit de vie avec autant d'excellence.
Extraits :
une constellation de garçons
[...]
Et je ne leur demandais rien d'autre que d'exister. J'étais très occupée par leur existence ; elle me suffisait.
C'est une joie simple et piquante de savoir à portée de rêve le minois chaud d'un garçon qui existe,
une joie confortable et gourmande
- car je n'étais pas une débutante.
- car je n'étais pas une débutante.
Pas tout à fait.
***
On ne demande pas aux gens l'autorisation de les aimer, peut-être qu'on devrait.
***
J’aurais peut-être dû faire attention à ton cœur, quand tu me l’as collé dans les bras. Je l’ai piétiné, et ça ne se fait pas - même à petits pas précautionneux, on n’a pas le droit ; on ne brise pas les coeurs, voilà. Je suis désolée. Peut-on briser un cœur avec douceur ? Ça m'a semblé un processus si naturel, je n’ai pas dû l’inventer.
Éditeur : Sarbacane - 7/04/2021 - NOUVEAUTÉ
Collection Beau & Court
132 pages ; 12.50 €
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