J'aime beaucoup l'écriture d'Helen Simonson, et sa façon de mêler dans ses romans un côté romanesque avec un brin d'ironie sur les moeurs anglaises du début du siècle dernier, un peu style Jane Austen, avec des sujets graves, importants voire difficiles.
J'avais adoré La dernière conquête du major Pettigrew. Celui-ci serait plutôt la suite de L'été avant la guerre, puisque nous sommes juste après la 1e guerre mondiale. Mais c'est un roman différent.
Les femmes ont fait tourner l'économie et le monde pendant que les hommes combattaient, et à présent que certains sont de retour, on leur impose de leur laisser la place. Mais non seulement elles ont pris l'habitude d'un peu d'autonomie, mais surtout beaucoup n'ont plus de moyen de subsistance, ou si faibles.
Ce roman aborde différents thèmes sur cette époque. Mais toujours avec un vrai bonheur de lecture.
Ça commence tout tranquillement dans une ville côtière du sud de l'Angleterre.
On y découvre la rigidité des moeurs, la vie stricte imposée aux filles, alors que certaines ont servi d'infirmière ou autre pendant la guerre.
On ne sait s'il faut en rire ou en pleurer quand on apprend que la vieille dame adorable n'a pas le droit de se marier avec son amour de jeunesse parce que sa fille le lui interdit. Une mésalliance risquerait de nuire aux projets de mariage de sa petite-fille !
Les Anglais ont un peu de mal à accepter le mariage avec un Américain, ce n'est pas très "chic".
Mais celui-ci n'est pas n'importe qui : sa mère était Bostonienne.
J'ai été amusée de retrouver ici (et en Europe !) cet idée que les Bostoniennes, c'est la crème de la crème !
J'ai été surprise qu'il soit question d'argent de façon aussi ouverte. C'est toujours le sujet principal, mais rarement abordé franchement.
Un roman que j'ai lu avec un très grand plaisir.
Ces filles qui essaient de gagner leur vie en faisant le taxi en motocyclette et sidecar (d'où le titre et la délicieuse couverture) c'est original, audacieux, et parfois hilarant. Et pourquoi pas en avion aussi ?
Extraits :
- Impossible. Elle conduit des motocyclettes et elle est aussi militante qu'une suffragette : elle ressemble forcément à un cheval !
- Quel heureux mélange de logique et d'imagination dit Poppy à Constance, un sourcil arqué. L'esprit masculin ne cessera jamais de m'émerveiller.
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Si les hommes et les femmes se parlaient avec franchise, le taux de natalité chuterait un peu partout.
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Vous devriez vous distraire davantage, jeune homme. Vous découvrirez que danser un peu plus et juger un peu moins est l'un des secrets de la longévité.
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La guerre avait anéanti ceux qu'elle n'avait pas tués.
Titre original : The Hazelbourne Ladies Motorcycle and Flying Club (2024)
Traduit de l'anglais (États-Unis par ?)
Éditeur : Hachette Fictions - 14 mai 2025
Collection : La Belle Étoile - 368 p. - 22.90 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie.
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