Quel bonheur de retrouver encore une fois le commissaire Montalbano. D'autant plus que j'avais cru, en lisant L'autre bout du fil que ce serait le dernier.
Après une longue préface tellement émouvante du traducteur, nous retrouvons notre commissaire préféré aux prises avec plusieurs affaires, qui finiront sans doute par se rejoindre.
Cette fois encore, ce sont des problèmes très actuels auxquels il est confronté.
Sur terre, fermeture d'usine, licenciements et drame.
Sur mer, de drôles de trafics.
Non seulement Salvo va devoir quitter la terre ferme, son bureau, sa plage, son restaurant préféré et ses habitudes, mais il va même se retrouver cuisinier !! Alors que tout ce qu'il connait de la cuisine, c'est le goût des bons plats.
D'ailleurs ce volume nous apparait un peu différent des autres, plus d'action, un côté thriller, des morts nombreux. L'auteur s'en explique, dans la postface.
Mais j'ai eu autant de plaisir à retrouver Montalbano, son équipe et son environnement. Les personnages secondaires nous sont devenus aussi familiers, et les paysages merveilleux de son coin de Sicile nous font voyager.
Je voudrais une fois encore remercier le traducteur, qui fait résonner en moi ces superbes phrases !
En refermant un roman de Camilleri, j'aurais presque envie de parler comme lui !!
Extraits :
[Extrait de la lettre ouverte au commissaire Montalbano, par son traducteur]
...
À l'instar de Maigret, ton grand ancêtre, tu ne manifestes pas un attachement forcené aux institutions et à leurs règles, tu es beaucoup moins intéressé à conclure tes histoires en présentant un coupable à la Justice qu'à remettre un peu de justice dans le monde.
***
À ce moment précis, Mimì Augello fit son entrée dans la trattoria en compagnie d’une nana d’une vingtaine d’années, de plus de 1,80 m mais munie de jambes de 3,28 m, ‘ne peau pareille à de la porcelaine, des cheveux si blonds qu’ils semblaient blancs, ‘ne tête qui parut familière au commissaire.
[...]
Certainement 'méricaine, il n'y avait que dans les prairies des États-Unis qu'on élevait des minotes pareilles, on les nourrissait probablement d'une pâtée à base de popcorn, Coca-Cola et bifteck texan. Ensuite on les finissait avec un coup de peinture émaillée avant de les mettre sur le marché.
[...]
Montalbano avait mis dans le mille, elle était ‘méricaine !
Et tout à coup, il la reconnut : c’était Barbie !
C'était Barbie, la poupée, exactement toute pareille.
Barbie cavalière, pour être précis : celle que Mme Ersilia Rocca exposait dans la vitrine de son magasin de jouets sur le cours.
***
On dit qu’en démocratie, l’homme est libre. Vraiment ?
Et comment il fait quand la voiture ne démarre pas, que le tiléphone ne fonctionne pas, qu’il subit une coupure d’électricité, d’eau, de gaz, quand l’ordinateur, la tilévision, le réfrigérateur s’arefusent de le servir ?
Disons plutôt que certes, l’homme est libre, mais d’une liberté conditionnelle, dépendant de la bonne volonté des choses dont il ne peut plus désormais se passer
Titre original : Il cuoco dell'Alcyon
Traduit de l'italien par l'excellent Serge Quadruppani
Éditeur : Fleuve éditions - 10 novembre 2022
Collection : Fleuve noir ; 256 pages ; 19.90 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie
Version numérique : 13.99 €
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