Un polar vraiment à part !
Inracontable si on ne veut rien dévoiler, ce qui est la moindre des choses pour un roman policier.
Pour une fois, je vous servirai donc le résumé !
"Certains jouent aux boules ou tapent la belote. Pas lui. Depuis qu'il est à la retraite, l'Albinos dévore des livres, achetés d'occasion chez le bouquiniste du coin : romans policiers, d'espionnage et de temps en temps un ouvrage sérieux, saisi au hasard dans l'étalage. Au hasard? N'est-ce pas à son intention qu'on a glissé dans un volume ce petit rectangle de carton très menaçant : Je sais que vous avez tué une femme. Ce crime parfait est resté impuni, mais ça pourrait changer ?"
Et oui, Germain ouvre un livre de Sagan cette fois. Mais pourquoi ce petit carton l'impressionne-t-il autant ?
Attention, tout n'est que faux-semblant en ce bas monde.
Et si le dénouement ne vous laisse pas ébahi, c'est que vous aviez déjà lu le roman !!
Le problème serait de vous raconter un peu, à la lumière de ce qu'on apprend à la fin, il me serait difficile d'être suffisamment ambigu pour ne rien dévoiler. L'auteur y parvient, c'est ce qui en fait toute sa force.
Le genre de roman qu'on relit une fois terminé, pour voir toutes les phrases qu'on a mal interprétées ; partant ainsi dans de fausses directions voulues par l'auteur.
Ah, et j'allais oublier : on y parle beaucoup de livres.
Et une ambiance ville de province au siècle dernier, qui fait un peu penser à certains Exbrayat.(seulement par ce côté-là, pas du tout par l'intrigue)
Extraits :
Il y avait là à peu prés quinze cents volumes, de quoi constituer une bibliothèque acceptable. Beaucoup de choix. Du livre fatigué, y compris du presque en lambeaux, vaguement recollé ici ou là. Du plus net. Du pas tout à fait propre mais se tenant bien et pouvant être lu dans le métro ou le train de banlieue sans fuir les gens proches du lecteur. Du taché. Du poussiéreux. Du grisâtre. Du pratiquement neuf - les moins nombreux. De l'ancêtre, éditions du début du siècle ou de la fin du XIXe. Mais chacun à sa place, comme dans la vie. Les gens convenables d'un coté - ici les romans dits littéraires, les choses psychologiques -, le petit peuple dans son coin : là les polars, les espionnages, les science-fiction, les fantastiques, les gores, enfin toute l'armée de la fiction, de l'évasion. Et dans un ghetto très spécial : les malades, les anormaux : les ouvrages licencieux, coquins, pornographiques, obscènes, excitants, louches, à lire sous la douche...
***
Mais voyons, Jo, fit Aline. Germain n'aurait quand même pas vendu un livre pour venir le racheter une ou deux semaines plus tard ...
Editions Le Masque (Librairie des Champs-Élysées) 1989
Collection Les Maîtres du roman policier - 123 pages
Résumé babelio
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