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samedi 7 avril 2018

La petite dernière - Susie Morgenstern

Intéressant de découvrir le quotidien d'une fillette américaine, dans le New Jersey.
En outre, je suis toujours très intéressée par la vie des familles juives, même si (ou justement parce que) je n'y connais pas grand chose.

Susie nous raconte l'année de ses 10 ans. Elle a deux grandes soeurs, Sandra, si jolie et désinvolte, et Effie tellement drôle.
Elle, c'est la petite dernière, et elle trouve cette position peu agréable, se sent plutôt invisible dans la famille bien que très travailleuse et excellente en classe contrairement aux autres.

L’objectif principal de la famille semble être de marier l'aînée, qui en profite pour faire quantité de rencontres, sans lendemain en général.
Effie fait rire tout le monde.
Susie observe tout cela, et la pratique religieuse de sa famille, peu affirmée. Puis celle de ses condisciples, plus orthodoxes et qu'elle envie,  quand ses parents la mettent dans une école religieuse, suite à quelques méchantes paroles d'un voisin (que cela semble anodin par rapport à ce qui se passe hélas de nos jours dans ce domaine !)

J'ai beaucoup aimé certains des livres jeunesse de l'autrice (particulièrement Lettres d'amour de zéro à dix, et L'Autographe) et aussi son court texte autobiographique Tes seins tombent.

J'ai lu récemment Jacques a dit, la vie avec son mari, et j'avais très moyennement accroché.

Ici, le sujet m'a plu, mais je trouve le texte bien plat, difficile de se passionner pour cette famille.
Je ne comprends pas trop pourquoi, alors qu'écouter Susie Morgenstern parler de sa vie est fascinant. J'ai déjà dit comment, suspendue à ses lèvres, une salle entière hésitait entre rire aux éclats ou verser des larmes, tant ce qu'elle nous narrait était poignant, mais raconté d’une façon hilarante.
Curieux pour une écrivaine de sembler sur sa propre vie meilleure à l'oral !

Deux particularités dans ce roman :
D'amusantes illustrations en pointillés par l'auteure elle-même.
Et c'est un roman qu'elle a exceptionnellement écrit en anglais, parce qu'il faisait appel à des souvenirs entièrement américains, des choses dites en anglais.
Et curieusement, c'est une autre personne qui l'a traduit ensuite en français.

Je l'ai lu sans déplaisir mais je ne pense pas le conseiller à mes jeunes lecteurs (à la réflexion, j'ai peut-être tort, les petites histoires des fillettes, ça peut les intéresser ?)

Extraits :

Bon, il faut reconnaître que j'étais difficile avec la nourriture. Dès qu'on sortait manger au restaurant ou chez des gens, ma mère devait  se promener avec un oeuf dur dans son sac à main.

***
Avoir une soeur est un réconfort permanent. Quand vous avez de bonnes nouvelles à annoncer, vos soeurs se réjouissent avec vous, et si les nouvelles sont mauvaises, elles partagent avec vous peine et souci. Vos soeurs sont aussi proches de vous que le sont vos mains ou vos pieds. Vous les aimez, même si vous avez envie de les étrangler.

***
Pour le péché que nous avons commis devant toi par des paroles vulgaires : non ! Traiter ma soeur de grosse truie moche, ça ne compte pas.
[...]
Pour le péché que nous avons commis devant toi par l'affabulation : non ! Ça s'appelle de la littérature.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Lila Nord
Illustré par l'auteure
Nathan 2017 - 212 pages
Résumé Babelio

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