La suite des aventures de Tuva, La fille de l'eau, un an après le tome 1.
Le fantastique n'est toujours pas mon genre préféré, mais cette série est vraiment très prenante.
J'ai aimé retrouver Tuva, dans sa vie quotidienne de collégienne, mais son quotidien est de plus en plus perturbé par les créatures mystérieuses qui peuplent son archipel.
Le brouillard envahit tout et ne leur laisse plus guère de répit, un brouillard dont elle devine vite qu'il n'a rien de naturel.
Tuva nous émeut, par sa condition, qui la rend si solitaire, exilée de son monde, incapable d'y retourner, mais peinant à se faire une place dans le nôtre. Une adolescente qui cumule beaucoup de difficultés. Et surtout, elle doit à elle seule agir pour sauver ce monde, y compris des gens qui ne lui manifestent aucune amitié. Elle se sent bien fragile pour une telle destinée, elle aimerait tellement se reposer sur quelqu'un, pouvoir agir comme la fillette qu'elle est.
Ce tome est à la fois bien la suite du précédent, mais l'histoire se renouvelle totalement, les autrices ont su continuer sans aucune impression de déjà vu.
Tuva sait à présent qui elle est, et l'assume totalement, même si ça ne l'enchante guère.
Ses parents ont beaucoup évolué, et pas dans le bon sens, surtout son père. C'est elle qui doit l'aider, plus que l'inverse.
La menace a changé, même si son visage est toujours terrifiant.
Heureusement elle sait à présent de quel côté est Maria, l’infirmière.Et elle peut aussi compter sur Rasmus.
Le côté écologique, évoqué dans le premier tome, est ici vraiment précisé.
Si ces créatures mythiques se réveillent et en veulent tant aux humains, c'est parce qu'ils sont en train de détruire sans espoir de retour la mer et la planète, par leur inconscience.
On a donc un étonnant mélange de contes ancestraux et de tristes actualités, dues à la pollution critique de la Baltique.
Les autrices ont étonnamment su allier les légendes et les informations actuelles, dans une aventure inquiétante et palpitante, que l'on lit d'un trait.
Et mention spéciale pour la très belle couverture.
Extraits :
- Ce n'est pas à toi de sauver ta maman, Tuva. Ni qui que ce soit. Je refuse que l'on vienne t'imposer tous nos problèmes. Tu n'as pas à porter ce fardeau. Tu es une enfant. Peu importe qui tu es et ce dont tu es capable, tu dois rester une enfant.
***
Je me force à ne pas penser d’où vient ce brouillard. Ni à quel point il est surnaturel.
***
Si seulement je pouvais retirer mon blouson et mon jean, et me glisser dans la mer. Sous la surface, tout est vivant, rien n’échappe à mon oreille. Je perçois les sons, les sens sur ma peau, les flaire. J’entends les bateaux qui sillonnent les bras de mer entre les îles de l’archipel et les ferries pour la Finlande qui s’acheminent vers la Baltique. Je sens même le souffle des algues oscillant dans le courant, et les bancs de petits poissons filant dans toutes les directions.
Qui en parle ? Ramettes
Traduit du suédois par Marina Heide
Titre original : Djupgraven (2017)
Éditions Michel Lafon - 14/02/2019
NOUVEAUTÉ - 360 pages
Résumé Babelio
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