Trois très bonnes raisons de lire ce roman :
1. Les bénéfices en sont reversés au Secours populaire français pour favoriser l'accès à la culture.
2. Il est écrit par treize autrices et auteurs parmi les meilleurs de la littérature jeunesse française.
3. La seule vraie raison de lire un roman : il est excellent ! (Sans cela, les raisons précédentes seraient sans intérêt !!)
Un livre original donc, non pas écrit à plusieurs mains, comme certains, avec des allers-retours entre auteurs, mais "successivement".
Il se dit que Susie Morgenstern a écrit le premier chapitre, décidant de l'idée de base et des personnages (et quels personnages !!) et qu'ensuite chaque auteur à son tour a reçu le roman par mail avant d'écrire son chapitre.
Une famille de 8 enfants qui vit dans quelques mètres carrés, avec une mère théoriquement présente mais sur qui on ne peut pas compter. Efficace seulement quand il s'agit de faire des bébés, ou de dénicher un nouveau père pour le prochain, généralement le plus nul possible voire dangereux.
Et c'est donc Ambre qui mène toute la maisonnée.
Un petit air des
Enfants des Feuillantines ? Pas vraiment en fait.
Car Ambre est au collège, un peu jeune pour prendre en charge une telle fratrie, surtout quand sa mère s'envole pour un paradis fiscal avec Sébastien son dernier compagnon, encore plus louche que les précédents. Et on a ici surtout un roman d'aventure et de suspense, même si l'ambiance familiale compte pour beaucoup.
Ambre a un ami, très proche depuis le CP et à qui elle rêve souvent, mais elle découvre soudain leur énorme différence : Louis-Edmond vit dans une famille richissime, seul enfant de parents qui peuvent le gâter mais ne prennent guère de temps pour s'en occuper.
Différence dont ils ne s’étaient pas préoccupés jusque là, mais entre l’enseignante qui leur donne en sujet d'exposé "Les inégalités de richesse dans le monde", l'odieux Sébastien qui cible des remarques qui déstabilisent, et les visites de l'un chez l'autre, difficile de ne pas s'en rendre compte.
On voit d’entrée le monde qui les sépare, même dans les prénoms ou les distractions.
On voit aussi que le plus heureux n'est pas forcément celui qui "a tout" pour l’être.