J'avais relu il y a peu l'excellent Si près des étoiles, qui bien qu'étant centré sur le tournage d'Autant en emporte le vent nous fait vivre dans l'intimité de Carole Lombard. Il s'agit d'un roman, je n'ai donc pas hésité à l'idée d'en découvrir un peu plus sur le couple (et un peu plus vrai sans doute) même si suivre Carole Lombard dans tout son amour de la vie est dur quand on sait que ça va se terminer si vite.
Hélas, je n'ai pas réussi à accrocher à la narration.
J'ai cru d'abord que ce n'était qu'une introduction un peu distante, mais tout le roman reste dans le même ton.
Plusieurs raisons m'ont empêchée de m'attacher au livre :
D'abord le ton méprisant. Je pensais que pour écrire ce qui s'apparente à une biographie, on avait forcément un peu d'attachement aux personnages, même si ça n'empêche pas de les juger.
Mais ici, aucune empathie, on ne se sent jamais proche des acteurs, on se tient loin, c'est toujours critique.
Gable est appelé tout le long Le Roi, le King, ou Sa Majesté.
De plus, je n'ai pas accroché à l'écriture. J'ai même dû lire certaines phrases plusieurs fois pour les comprendre (ou sans les comprendre !). Les temps employés me paraissent aussi introduire une distance.
Enfin, le récit est assez chronologique, mais avec des retours arrières fréquents, j'étais souvent perdue, peut-être à cause d'une lecture pas assez attentive.
J'ai déjà dit pour un autre roman qu'en principe j'évite de chroniquer un livre que je n'ai pas aimé, car j'écris bien trop mal pour critiquer ceux qui écrivent. Mais quand je m'engage à recevoir le texte contre une critique, je me dois de le faire.
C'est aussi la raison pour laquelle je suis allée au bout de ma lecture. Et j'ai bien fait ! Même si j'ai mis deux mois à y arriver.
Car nous suivons Clark Gable bien plus loin dans le temps que ce que je connaissais, après la disparition tragique de Carole Lombard, ses derniers films et jusqu'à son décès à lui.
Je pense donc que pour ceux qui sont intéressés par Hollywood de la grande époque, par ce couple, et aussi par tous les autres acteurs, ce roman leur permettra de découvrir beaucoup.
Intéressant de découvrir les codes moraux étonnamment stricts de Hollywood à cette période. Mais aussi les petits (ou gros) défauts de l'idole qu'a été Clark Gable ; L'entrée en guerre des Américains. Et plein d'autres sujets que souvent nous connaissons peu.
À lire donc pour ceux qui veulent se documenter sur cette période.
Extraits :
Sans doute se seraient-ils mariés plus tôt si Gable n’avait pas été une pince. Il n’avait rien contre, il l’avait déjà fait deux fois, mais s’il était contre les pourboires ce n’était pas pour accepter de régler un divorce hors de prix à Ria Langham, deuxième épouse du roi et femme du monde. Payer moins cher puis épouser Carole Lombard était son idée, dans l’ordre, mais il avait trop attendu et payé plus cher, parce que Carole commençait à lui dire que rien ne la retenait, et elle le lui criait dans ses grandes oreilles les soirs de mauvaise humeur. À Noël 1938 il avait compris qu’il allait lui en coûter. Pour être sûr de garder Carole, il avait donné cinq cent mille dollars à Ria, dont trois cent cinquante mille cash, lui qui ne risquait pas d’avoir les poches trouées avait le cœur déchiré, mais la vérité était que Louis B. Mayer lui avait prêté trois cent mille dollars afin de hâter le moment où sa star cesserait de vivre dans le péché.
Pour le futur loyer conjugal, il s’en était mieux sorti. Quand ils avaient décidé d’acheter le ranch de Raoul Walsh à Encino, au pied d’une colline de San Fernando Valley, le réalisateur borgne avait demandé cinquante mille dollars pour cette maison qu’il n’avait jamais habitée. Clark avait répondu c’est bien trop cher, il n’en est pas question, et Carole avait dit oui, tout de suite, pas de problème, en rédigeant le chèque. Ils étaient à dix kilomètres du fameux circuit B de Hollywood – Beverly Hills, Brentwood, Bel-Air – dans cette maison néocoloniale de briques blanches sur deux niveaux, construite quelques années plus tôt pour un patron de la MGM, avec des écuries pour neuf chevaux, une grange, un atelier. Gable avait suggéré qu’ils achètent la colline aussi, avec ses arbres fruitiers, une manière de garantir le voisinage, et puisque Carole payait, il avait trouvé que c’était vraiment une bonne idée.
***
Elle lui avait dit, à la fin : eh bien, vieux roi, vous avez votre château.
***
Gable avait trente huit ans, Carole trente. Mais quelqu'un avait mal compté un jour, parce qu'elle avait seulement soufflé 29 bougies la dernière fois. De toute façon, elle avait toujours dit qu’elle épouserait Gable avant d’avoir trente ans et ce n’était pas un détail comme la vérité qui allait lui donner tort.
Éditeur : Stock - 13 janvier 2021 - NOUVEAUTÉ
240 pages ; 18.50 €
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