Un charme fou ce roman, le charme des acteurs d'Hollywood de la grande époque ! Énorme coup de coeur pour moi.
On pourrait dire que c'est le récit du tournage d’Autant en Emporte le vent, mais c'est tellement plus.
Et aussi un livre d'une guerre à l'autre, puisque pendant que le film retrace la guerre de Sécession, l'Europe s'embrase. Mais ça ne rendrait pas hommage au glamour, au côté intimiste et à l'humour du roman.
Je ne suis hélas pas du tout cinéphile (j'ai dû aller dix fois au cinéma ces trente dernières années - et je ne regarde pas plus la télé) mais forcément, des noms comme Victor Fleming, George Cukor, Carole Lombard, Olivia de Havilland, Vivien Leigh me parlent, quant à Clark Gable ... !!
Une des richesses du roman est de nous dévoiler des acteurs très humains. Pour moi, c'était des noms, et des images sur papier glacé, et les voici devant moi en émotions et en sentiments.
J'ai lu et relu Autant en emporte le vent, le roman, bien entendu, mais je n'ai vu le film qu'une fois, il y a très (très) longtemps.
Difficile d’imaginer en le visionnant les péripéties que son tournage a pu engendrer, et l'importance qu'il a eu dès cette époque.
Je vais essayer de le revoir, et je le verrais d'un oeil très différent après cette lecture.
Ce roman nous fait aussi vivre une double histoire d’amour.
Celle concernant des personnes réelles est très belle, inattendue dans un tel décor, et vraiment poignante puisque hélas, on connait la suite.
En même temps que les coulisses d'Hollywood et l'envers du décor, l'autrice a su nous faire vivre la montée du nazisme en Europe, l'inquiétude, l'indifférence ou la douleur de chaque Américain, face à l'approche de cette nouvelle guerre, et aux persécutions qui se multiplient envers les Juifs.
Grâce à une héroïne de fiction, au milieu de personnages réels, on découvre : comment percer ou pas à Hollywood ; les artistes dans l'intimité ; la vie dans l'Amérique profonde (le court passage de ses parents dans la cité du cinéma (du vice ?) est extrêmement marquant.
On aborde aussi la ségrégation, plus de trente ans après la fin de la guerre de Sécession.
Bien entendu, en plus de l'envie de revoir le film, je n’ai pas pu m'empêcher de chercher des renseignements sur ces légendes du cinéma, au-delà de ce que j'en connaissais.
J'ai ainsi appris que, pendant que je lisais ce livre, Olivia de Havilland (la douce et timide Mélanie) devait fêter ses 103 ans (le 1er juillet), impressionnant !
Ce roman est tendre, drôle et émouvant. Il va plaire aussi bien pour son côté historique, sa découverte du cinéma, que pour son intrigue et ses personnages, son écriture, on ne peut le poser. Un bijou !
Extraits :
Julie, qui posait la main sur la poignée de la porte, était sûre d'une chose : elle ne retournerait pas dans l'Indiana. Quiconque s'installait à Hollywood n'en pouvait plus partir.
***
Le bonheur, il faut lutter pour l'obtenir. Et dès lors que vous commencez à batailler pour quelque chose, eh bien, vous avez déjà remporté la victoire. Peu importe l'issue.
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Oscar constitue un symbole parfait. Il s'agit d'un homme, un homme musclé, serrant entre ses mains une rutilante épée. En revanche, la moitié de son crâne, celle qui est censée abriter son cerveau, ses concepteurs l'ont tronquée. En d'autres termes, mesdames, cet endroit qu'on appelle Hollywood est dirigé par des hommes, qui ne brillent pas toujours par leur intelligence. Alors, je vous en prie, ne les laissez pas vous en mettre plein la vue.
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- Jamais je n'aurais cru qu'un jour, ma propre fille tournerait le dos à ses parents, ainsi qu'aux valeurs qu'ils lui ont inculquées, comme tu sembles résolue à le faire.
[...]
Vous imaginez-vous que, quand vous évoquez vos soi-disant valeurs, on ne devine pas aussitôt que c'est d’intolérance qu'il s'agit ?... Tout à l'heure, elle avait employé le mot "juif" à dessein. Ce n'était pas le mot "cancer", que l'on ne prononçait qu'à voix basse. Assurément non. C'était pire.
***
La comédienne [Hattie McDaniel qui incarne Mamma] répondit : "Je préfère jouer une bonne pour sept cents dollars par semaine qu'en être une pour sept dollars."
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Danièle Momont
Titre original : A Touch of Stardust (2015)
Éditeur : L'Archipel (13/03/2019) ; 323 pages ; 22.00 €
Résumé Babelio
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