Superbe roman, mais difficile d'en parler.
Ce titre ne m'aurait sans doute pas donné envie de l'ouvrir, mais un roman d'Anne Delaflotte Mehdevi, je n'hésite pas. J'étais tombée en amour pour son écriture Avec La Relieuse du Gué, et les suivants que j'ai lus m'ont emportée aussi.
Celui-ci est plus étrange, mais je l'ai aussi dévoré en quelques jours.
Deux thèmes qui s'entremêlent : L'arrivée dans un village d'un AVE : assistant de vie électronique, et les souvenirs des horreurs du temps de guerre, les souvenirs de la vie qui passe aussi.
Suzie tient le Café du Bal, et c'est toute sa vie. Bien qu'elle ait largement dépassé l'âge de la retraite, elle n'envisage pas d'arrêter. Une routine, de plus en plus difficile, mais qui lui permet de garder contact avec les vivants.
Quand M. Peck, un habitué du café, très "gentilhomme", amène avec lui Tchap, l'AVE qu'il a patiemment créé avec d'autres scientifiques, on ne peut pas dire que les avis sont partagés. Quasiment tout le monde est "contre", pour des motifs plus ou moins logiques et réfléchis.
Mais Suzie va s'y habituer, son rôle est d'accueillir tous les clients, quoiqu'elle en pense. Et puis, Tchap la fait danser, elle qui avait tant aimé ça, et n'avait plus dansé depuis la Libération.
Puis, il souhaite enregistrer la mémoire de Suzie, et va, soir après soir, lui demander de fouiller dans ses souvenirs pour les lui raconter.