Encore un bon page-turner sur un thème que je retrouve pas mal dans mes lectures en ce moment : Le départ, plus ou moins forcé, d'une jeune femme du Royaume-Uni vers les lointains pays du Commonwealth.
Ici, Elizabeth, Écossaise, est quasiment vendue en mariage à un cousin installé en Australie.
Qui s'avérera, bien qu'on s'attende à l'inverse, plutôt intéressant. (Sauf bizarrement à une certaine période intermédiaire de sa vie !). Hélas, Élizabeth, dont la vie jusqu'à ses 16 ans a été régie par un père et un prêtre rigides et odieux au-delà de ce qu'on peut imaginer, aura bien du mal à s'adapter.
J'aime ces romans parce qu'au-delà d'une histoire romanesque qui donne une lecture agréable et prenante, on découvre énormément sur ces pays et ces époques.
J'apprends toujours des tas de choses !
Ici, en plus de découvrir la vie quotidienne en Australie, on aborde beaucoup de sujets, handicap, religion qui gâche la vie, émancipation, industrie, maison close (ou pas), voyages, relations avec l'Europe ... Et même l'acupuncture, sans en dire le nom !!
Il y a étonnamment des passages très techniques, concernant l'industrie et les mines. Intéressants quoique souvent un peu ardus. Mais ce n'est pas très gênant, on peut les lire rapidement sans perdre le fil de l’histoire.
Beaucoup de rebondissements, ça part parfois un peu dans tous les sens, et la fin ne m'a pas vraiment convaincue, même si elle m'a bien arrangée en fait !!
Mais j'ai lu ce roman avec plaisir, et sans le lâcher.
À titre plus personnel, j'ai apprécié de suivre Alexander, qui dans sa quête de filons d'or en Californie, s'arrête à Coloma.
Coloma est la cité que mes petites-filles allaient visiter avec leur classe de CM1, pour illustrer la ruée vers l'or. (pp. 98 & 105)
Et surtout : Le roman commence à Kinross, en Écosse, où vit Élizabeth. Et toute sa famille.
En manière de revanche, Alexander, son cousin et époux, va donner ce nom de Kinross à la ville qu'il crée en Nouvelle-Galles du Sud (Australie).
La majorité de l'histoire se déroule donc d'un Kinross à l'autre.
Et Kinross (l'Écossaise) ... amitié profonde, lieu important pour nous.
Juste une question : pourquoi un titre aussi bateau, et qui ne correspond même pas au roman à mon avis. j'ai failli passer à côté à cause du titre, et c'est un peu un hasard si je l'ai finalement découvert.
Il est certain qu'il y a une partie romanesque, mais c'est tellement plus que ça !
Le titre original est très différent (The Touch) mais je ne sais pas trop ce qu'il signifie ici.
Colleen McCullough est l'autrice de beaucoup de romans, dont Les oiseaux se cachent pour mourir, sans doute le plus connu chez nous à cause de la série télévisée avec Richard Chamberlain dans le rôle du prêtre Ralph de Bricassart.
Je n'ai pas lu/vu ni l'un ni l'autre, mais pour qui a vécu dans les années 80, difficile d'ignorer ce titre.
Je suis d’ailleurs assez étonnée que la même autrice ait pu créer ce prêtre adoré (le mot est faible !!) par toute une génération, et l’épouvantable mentor d'Élizabeth.
Il faudra que je me penche sur ce roman et les autres de Colleen McCullough !!
Extraits :
Ses connaissances - [...]-, il les avait acquises à l'université de Glasgow, où il allait étudier chaque dimanche, exercice infiniment plus bénéfique que d'assister à la messe.
***
Les Chinois, Alexander, sont un peuple frugal et industrieux. Mais la xénophobie est partout, et ceux qui ont l'air différents ou parlent avec un accent étranger sont immédiatement pris pour cibles par les hommes et les femmes qui travaillent moins dur et n’économisent pas ce qu'ils gagnent.
***
Alexander dit que même les femmes vont à l'université, mais encore faut-il qu'elles aient des parents suffisamment riches pour les y envoyer. Ma mère ne m'a jamais envoyée plus loin qu'au pub du coin pour acheter une bière.
***
il est hors de question de lui inculquer les préjugés, l'hypocrisie et la fermeture d'esprit qui vont de pair avec n'importe quelle religion.
***
- La Nouvelle-Galles du Sud est à présent assez proche de la Grande-Bretagne [...].
Il ne faut pas plus de cinq semaines pour venir jusqu'en Australie via le canal de Suez.
Traduit de l'anglais (Australie) par Martine Desoille
Titre original : The Touch (2003)
Édition : Archipoche (3 juillet 2019) - 753 pages - 9.95 €
Paru en grand format chez L'Archipel en 07/2018
Résumé Babelio
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire