Pages

mardi 8 juin 2021

Le talent d'Achille - Pascal Ruter


 Poésie, football, amour et amitié. Un petit bijou ce roman, comme tous ceux de l'auteur.
Si les professeurs donnaient ceci à lire aux élèves, non seulement ça les réconcilierait plus sûrement avec la lecture que ce qu'on leur impose, mais peut-être y aurait-il aussi un  élan vers la poésie, comme dans le collège d'Achille ! 😀
Évidemment, l'extrait ci-dessous fera peut-être hésiter les enseignants 😄

Achille n'aime pas l'école, qui le lui rend assez bien.
Achille aime le foot, qui le lui rend très mal. Avec son équipe, chaque match est pire que le précédent, et pourtant, ils y mettent tout leur coeur.
Achille aime rendre service, et il est quasiment le seul contact extérieur du vieux monsieur qu'il aide comme il peut.
Et surtout, Achille aime Suzanne, et ce n'est pas avec ses résultats qu'il va réussir à la séduire !
Quand il apprend qu'elle aime la poésie, pas d'hésitation il aimera aussi ! 
Il va même sans le vouloir lancer une mode autour de la poésie, ce qui fera le bonheur d'une documentaliste un brin dépressive à force de voir son CDI déserté !

Difficile d'expliquer en quelques lignes combien ce roman fait du bien. Le groupe de jeunes joueurs de foot, peu efficaces mais unis. La belle relation entre Achille et M. Finckel, pudeur, aide, amitié au-delà des différences d'âge. La mère d'Achille aussi, avec son auto-école salvatrice des cas désespérés.
On rit beaucoup aussi, mais la tendresse et l'émotion ne sont jamais loin.
Un bijou vous disais-je. Et pourtant, je n'aime pas le foot, et j'apprécie assez peu la poésie.  
Mais l'image de la surface de réparation est si bien trouvée !
Et finalement, il y a des morceaux de poèmes qu'on a en tête, même quand on n'est pas particulièrement porté sur la poésie.

Prix Sésame 2023 (Élu par 9 classes de 4e, à Saint Paul Trois Châteaux)

Qui en parle ? L'Ado accro aux livres

Extraits :

Je me demande comment on peut être prof. 
– Tiens, et pourquoi ?
– Normalement, vous allez à l’école justement pour quitter l’école. C’est même fait pour ça, ça vous apprend comment la quitter. Eh ben les profs, eux, ils sont faits d’une façon tellement bizarre, c’est les seuls à aller à l’école juste pour y retourner. Vous trouvez pas qu’il faut être un peu toc toc ? 
– Toc toc ?
– C’est une expression de ma mère, toc toc. Tordu, si vous préférez. Et puis, ils ont des manies. Mon prof de maths, par exemple, adore tracer des triangles dans des ronds… Je vous jure, un triangle circoncis, il appelle ça. 
La mère de Suzanne a éclaté de rire, je ne voyais pas pourquoi.
– Avouez qu’il y a un truc qui cloche, chez eux. À mon avis, ils devraient être à l’asile, mais comme il n’y a pas assez de place, on les a mis au collège. Parce que c’est le seul endroit où leur folie passe inaperçue. Et puis alors, je sais pas si vous avez remarqué, mais les profs, ils se ressemblent tous. Ils ont le même autocollant sur leur voiture, et ils s’habillent tous de la même façon. On les repère à des kilomètres. Moi, à cent mètres, je peux vous dire : celui-là il est prof. 
[...]
– Elle est sympa, ta mère, ai-je dit. J’aime bien échanger des points de vue avec elle. 
– Je crois qu’elle t’apprécie également. Tu as fait une grosse impression.
– Elle fait quoi comme métier ?
– Elle est prof.

***
C'est même votre seule qualité : la régularité. Avec vous aucune surprise, en été comme en hiver on sait à quoi s'attendre. Nous sommes devenus une sorte de légende. Nous avons atteint une certaine célébrité. On vient voir nos matchs comme on va voir un spectacle de clowns.

Éditeur : Didier Jeunesse - 9 juin 2021 - NOUVEAUTÉ
288 pages - 14,90€
Lu en numérique grâce à NetGalley


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire