Un mélange d'adrénaline, d'action, de tendresse, d'émotion, de souvenirs, de féminisme, sans oublier l'humour. En trois parties distinctes :
- Les préparatifs du vol, une aventure assez improbable qui voit une aviatrice chevronnée embarquer avec elle dans un périple insensé un journaliste dont elle ignore tout, jeune freluquet qui ne connait aucun autre instrument que son stylo et son carnet. Dans un périple dont elle découvre en même temps que nous les dessous et les côtés politiques.
- Le vol de tous les dangers, entre éléments naturels et côté guerre totale. Et la désillusion sur les poignées de mains entre "gentlemen". Une aventure mécanique et humaine incroyable, où on tremble constamment pour ces deux personnages tellement exceptionnels, et pourtant dont on se sent si proches.
- l'arrivée dans une ville presque totalement détruite par un tremblement de terre, et un volcan qui menace.
Un côté très émouvant, par l'histoire personnelle de Salomé,.... un peu en boucle, la fin rejoint en quelque sorte le début !
Une aventure passionnante aux côtés d'une héroïne attachante.
Sans oublier la part très historique, montée du nazisme, zeppelins...
Et hélas un côté qui rejoint l'actualité, quand soudain il est question de guerre.
Un Exprim' bien moins sombre que les précédents, malgré quelques courts passages violents. Que je partagerai plus facilement avec mes plus jeunes. Certains seront attirés par l'aventure humaine, d'autres par la découverte de toute la technique autour de l'aviation, avions à hélices qui en annoncent d'autres.
J'ai été surprise et particulièrement intéressée que ça se passe en Catalina, dont le vrombissement a animé les étés de ma jeunesse, en direction des feux de forêt de Provence, et dont j'ignorais le passé.
J'ai été amusée de passer de la découverte du Monopoly par Edgar, à Saint-Ex et Guillaumet, et de lire des expressions que j'avais oubliées depuis des lustres, comme "il n'y a pas plus de Blake ici que de beurre en broche". (Quoique nous disions plutôt "que de beurre en branche", déformation sans doute.
J'étais tellement prise par l'histoire qu'en regardant par ma fenêtre les nuages sur le Vercors, je me suis surprise à me demander l'épaisseur de la couche et si on passait par dessus !!
Et j'allais oublier de parler de la superbe couverture, toute en or, et vert.
Extraits :
- J'écoute, dit-il. C'est la qualité première d'un journaliste.
- Ah oui ? Tu m'en apprends une bonne, je croyais que c'était de raconter un tas de salades.
***
Elle avait 22 ans et l'Aéropostale avait disparu. Elle ne survolerait plus les déserts ni les rios.
***
- Je lui ai pourtant dit que la guerre, ça n'était jamais beau, murmura Lisavéta. Je lui ai dit ce que j'ai vu en Russie. Les Blancs contres les Rouges. Il n'y a pas de bon côté.
***
Au cours de l'Histoire, ça a toujours fonctionné comme ça : rien ne s'est jamais fait raisonnablement. L'Allemagne est dirigée par un cinglé. L'URSS également. Face à des cinglés, les démocraties n'ont jamais les bonnes réponses.
Collection : Exprim' ; 311 pages ; 17.00 €
Et je découvre en lisant la postface que Marie-Sophie Vermot, donc j'ai lu une dizaine de beaux romans, est la mère de Thibault ! Du talent qui se transmet !
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