J'y suis entrée tout doucement, et puis, je n'ai plus pu le lâcher.
Ni cozy mystery, ni feel good comme semblent le présenter certains résumés, je me suis rapidement attachée à Molly.
Ce que j'en ai surtout retenu, c'est la difficulté d'être acceptées et comprises pour les personnes différentes.
Quand Molly est face à l'inspectrice, c'est poignant de voir comme sa bonne volonté ne peut rien face à quelqu'un, pourtant pas la pire, qui réagit avec ses propres critères.
Molly est donc femme de chambre et pour elle, c'est le plus beau métier qui puisse être, redonner aux lieux leur perfection.
Grâce à la grand-mère bienveillante qui l'a élevée, elle trouve sa place, même si décrypter le langage, oral ou corporel, de ses interlocuteurs, lui demande des efforts énormes. Mais elle progresse tout doucement.
Hélas, il est très facile de se jouer d'elle, et certains en profitent largement.
À la fois à cause de sa naïveté, et de son impuissance à se défendre.
Heureusement, à la fois pour elle, et pour le plaisir de lecture, elle va aussi rencontrer des personnes bienveillantes.
Mais comme je le disais au début, j'ai été très choquée par le fait que la police soit incapable de comprendre qu'ils ont en face d'eux une personne différente, qui ne peut être abordée avec les critères habituels. C'est assez paniquant pour moi, même si je ne suis pas dans ce cas.
Pour en revenir au roman, on ne s'ennuie pas une minute, on découvre les dessous d'un grand hôtel, et l'aventure est inattendue, avec pas mal de suspense.
Un roman qu'il est difficile de classer (même s'il est proposé en polar), mais que je vous recommande.
Extraits :
« La propreté approche la sainteté », avait l’habitude de dire ma grand-mère, et je pense que c’est un principe de vie bien meilleur que la plupart.
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J’apprécie vraiment quand les soi-disant supérieurs saluent correctement leurs employés – « Personne n’est trop haut placé ni trop bas pour la plus simple courtoisie », disait Mamie.
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La vérité, c’est que sans l’ouvrière, il n’y a pas de ruche. Nous ne pouvons pas fonctionner sans elle !
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C’est ça le problème avec la souffrance. Elle est aussi contagieuse qu’une maladie. Elle se transmet de la personne qui l’a d’abord endurée à ceux qui l’aiment le plus.
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Mais certaines maladies ressemblent beaucoup aux femmes de chambre – omniprésentes mais presque invisibles.
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Mon uniforme représente ma liberté. C’est la cape d’invisibilité absolue.
Titre original : The Maid (2022)
Traduit de l'anglais (Canada) par Estelle Roudet
Éditeur : Calmann-Levy - 30 mars 2022
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