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mardi 31 mai 2022

Moi, Chocolat, petite chienne au grand coeur - Delphine Pessin

Une belle histoire, hélas très actuelle, que les enfants vont lire avec grand plaisir.
Je n'aurais jamais pensé à lire ce roman, vu le titre sirupeux. (Ça me rappelle les romans que je lisais enfant, il y a bien plus d'un demi-siècle, ce titre !!) Les chiens, ce n'est pas forcément mon truc, et j'ai beaucoup de mal avec les histoires tristes d'animaux, qui m'émeuvent encore plus que celles des humains.
Les seuls chiens pour lesquels je n'hésite pas du tout, ce sont Gurty, et Idéfix !! 😃
Mais j'ai vu le nom de l'autrice, et alors, pas question de rater ce roman, même si je n'ai pas encore lu beaucoup de livres d'elle.

Et je n'ai pas été déçue.
Une superbe histoire, très émouvante.
Un début très amusant, puisque Chocolat, petit chiot très naïf, pense que c'est lui qui éduque son petit humain (et c'est sans doute un peu vrai). Le texte inverse les situations habituelles avec beaucoup de drôlerie.
Tout de même déjà poignant puisque la marâtre de l'enfant veut absolument qu'il l'appelle maman, ce qui est difficile à admettre. (J'utilise ici marâtre dans son acception de femme du père, sans connotation négative. Je n'ai pas d'autre terme, belle-mère me paraissant désigner autre chose, même si c'est celui le plus souvent utilisé).
Et puis, ce qui était presque idyllique tourne au drame, drame de la méchanceté. La vie de Chocolat bascule, mais il saura en tirer cependant de bonnes choses.

Un seul regret pour ce beau roman : qu'il insiste sur le la non-existence du Père Noël. Je connais des jeunes lecteurs qui y croient ou veulent y croire, même en sachant bien lire. Et ce roman me semble s'adresser aux plus jeunes ?
Dommage surtout qu'une fois de plus, le résumé dévoile ce qui se passe à plus de la moitié du roman. Une habitude vraiment déplaisante des éditeurs.

Un beau roman qui fait réfléchir, et on espère peut-être changer un peu les attitudes.
Et aussi un joli roman jeunesse à lire à tout âge, facile et agréable.

Extraits : [C'est toujours Chocolat, la petite chienne, qui parle]

Arnold m’avait dit à quel point il était important de bien élever son maître, alors je lui ai enseigné plein de tours. Je lui ai montré comment donner la patte en lui présentant la mienne, et la meilleure manière de me gratouiller derrière les oreilles ou me masser le bas du dos. Je lui ai appris qu’il suffisait de dire « Assis » pourque je m’assoie, et « Couché » pour que je me couche. Il était très intelligent et comprenait vite. En moins de trois jours, il avait acquis toutes les bases d’une bonne éducation. C’était un élève très doué. 
Pour le récompenser, je l’emmenais dans le jardin. On jouait à la balle et, à force d’entraînement, il la lançait vraiment très loin. Je la lui rapportais en courant, il ne se lassait pas de recommencer.

***
Même si j’ignorais ce qu’était cette école, je détestais déjà cet endroit. C’était quand même une drôle d’idée d’obliger mon maître à y aller ! Qui allait se charger de son éducation ? 

***
[Le bus scolaire vu de l'extérieur par Chocolat] : Tous les petits humains exposés derrière les fenêtres m’ont également fait coucou. 
Ils sont drôlement bien dressés, eux aussi, j’ai pensé. 
Le bus a couiné, puis il a démarré et a disparu de ma vue.

***
Est-ce que tu sais ce que ça veut dire, SDF ? Moi, je l’ignorais. C’est la Géante qui me l’a expliqué. Un SDF, c’est un Super Débrouillard Futé. Quelqu’un qui se retrouve tout seul et doit se battre pour trouver à manger, à boire, et un endroit où dormir. Quelqu’un comme moi, quoi. 

***
Tout le monde cherchait quelque chose : le Père Noël ne retrouvait plus ses clés, mon Gaby ne retrouvait plus son cartable et la Mère Javel ne retrouvait plus son calme.

Illustrations : Cynthia Thiery
Éditeur : Didier Jeunesse - 1 juin 2022 - NOUVEAUTÉ
Collection : Mon Marque-page +
160 pages ; 12.90 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie

Une autre chronique de Delphine Pessin : 

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