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vendredi 17 juin 2022

Meurtre sans filet - Stephen Spotswood

 
J'aime décidément beaucoup l'écriture et l'ambiance des romans de Stephen Spotswood.

Après La fortune sourit aux disparus, nous retrouvons l'intéressant duo de Lillian Pentecost et Willowjean Parker.
Dans une ambiance totalement différente puisqu'elles sont appelées pour un meurtre au sein du cirque où Willow vivait avant d'être "recrutée" par Ms Pentecost.
Nous allons donc cheminer un bref moment avec ces deux dames, toujours aussi efficaces, mais aussi découvrir le cirque de l'intérieur, ses personnages hauts en couleurs, ses amitiés et ses intrigues. (Hum, Willow ricanerait certainement d'être traitée de dame !!)
Willow est dans une position assez délicate, à la fois enquêtrice, amie, ou pas, ancienne employée. Elle est bien placée pour connaître les secrets et le fonctionnement, mais parfois mal à l'aise pour chercher au fond des choses. Sans compter qu'une idylle avec la police locale n'est pas forcément l'idéal pour mener à bien des recherches complexes et parfois dangereuses. Car nous basculons par moments dans un peu de thriller.

J'ai lu avec beaucoup de plaisir ce volume, et tout ce que j'écrivais pour le premier est encore vrai.
Avec des personnages secondaires intéressants et bien campés. Et cette belle incursion dans la vie du cirque.
Très émouvant et surprenant en particulier, l'enterrement d'un artiste circassien, avec des coutumes étonnantes.
Une plongée aussi dans l'Amérique profonde, celle des villages, qu'on ne rencontre pas si souvent dans les romans.

Même si j'ai eu plaisir à retrouver les deux enquêtrices, ce volume peut très bien être lu séparément, autre lieu, autre enquête, et l'essentiel nous est rappelé.

Extraits : 

La question évidente aurait dû être : « Comment ça, il ressemblait à un pyromane ? »
Mais la première règle pour un avocat, c’est de ne poser aucune question dont on ne connaît pas la réponse, 

***
Je lui ai répondu que je n’étais pas claustrophobe et que je n’aimais tout simplement pas me trouver dans un endroit dont je ne peux pas sortir, et je pense que c’est suffisamment raisonnable pour ne pas avoir besoin d’inventer un mot de quatre syllabes afin de justifier cet état de fait.

***
J’étais arrivée au cirque épuisée, sous-alimentée, battue et pleine de bleus, au désespoir de fuir une vie dont je savais qu’elle ne mènerait à rien de bon. L’idée de vivre dans un monde plein de couleurs et d’effervescence, de ne jamais rester au même endroit plus de deux semaines, avait pour moi des airs de paradis.
J’avais vite appris que la vie dans un cirque n’avait rien de paradisiaque, mais c’était à des kilomètres de l’enfer dans lequel j’avais grandi. J’avais commencé par pelleter le fumier, nettoyer les box et les cages, et ramasser tout ce dont les membres à quatre pattes du cirque se délestaient.

***
un géant hirsute et silencieux qui avait dépensé son quota de mots journaliers en se présentant sous le nom de Clover.

***
J’étais même en colère contre moi-même d’être en colère. La colère est un péché, après tout.

***
Mais quand on est en train de se noyer, on ne refuse pas une corde, juste parce que le type qui la lance est peut-être un cousin d’Al Capone.

***
À moins qu’ils soient noirs ou communistes, le FBI ne s’intéressait qu’à des criminels du calibre de Capone.

***
- Y a-t-il autre chose que je devrais savoir et que vous n’avez pas mentionné ? demanda ma patronne.
Faraday réfléchit.
- Je pense que vous devriez prendre votre retraite, vous mettre au tricot, et arrêter de m’appeler.


Titre original : Murder Under her Skin (2021) 
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Estelle Roudet
Éditeur : Calmann-Levy - 11 mai 2022 - NOUVEAUTÉ
414 pages ; 14.90 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie

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