Je l'ai découverte avec la saga des Déracinés, que je dois encore terminer (j'ai acheté la suite, elle m'attend !) . Mais je n'ai pas résisté à demander celui-ci.
Nous voici donc de retour en République dominicaine si chère à son coeur.
Sur les traces de Flor de Oro Trujillo, fille très peu connue du dictateur hélas bien connu.
Sa vie ne semble exister qu'à travers celle de son père, Rafael Trujillo, et de celui qui fut son premier mari Porfirio Rubirosa.
Et pourtant, quelle vie. Catherine Bardon a mené l'enquête pour nous, pour retracer trois quarts de siècle d'une histoire qui est aussi celle de la République Dominicaine.
Une vie d'une incroyable tristesse, car Flor de Oro ne cessera d'essayer à la fois de se valoriser aux yeux de son monstre de père, et de s'affranchir de sa coupe pesante, voire méchante.
Comment vivre quand on est la fille d'un père qui ne se souvient de vous que quand il est question de ses propres intérêts, qui impose tout et empêche de vivre. Comment parvenir à conquérir une liberté méritée.
Ce sera le drame de toute l'existence de Flor di Oro, constamment monnaie d'échange pour une des pires dictatures, séparée de sa mère, la seule personne qui semble l'avoir réellement aimée.
Il faut tout le talent de Catherine Bardon pour nous accrocher avec autant d'intensité au fil d'une vie tellement répétitive dans l'échec. Un roman biographique totalement prenant.
Même si je reconnais une légère préférence pour sa série des Déracinés, plus variée, s'attachant à plus de gens et de lieux, j'ai trouvé vraiment très intéressant de découvrir cette Fleur si méconnue, et tous ceux qui gravitaient autour. La vie d'un pays aussi, dont quelques échos parvenaient à nous à cette époque, sans que l'on ait vraiement conscience de ce qui pouvait se passer à l'intérieur.
Que vous soyez ou non passionnés de biographies, et d'Histoire, un vrai bon roman à découvrir cet été.
Extraits :
La liberté sans les dollars, ce n'est pas très digeste.
***
Flor va devoir admettre un certain nombre de choses.
Qu'elle n'est pas adulte.
Qu'elle dépend d'un lien malsain.
Qu'un seul désir régit sa vie, plaire à son père.
Que quand elle lui déplaît, elle fuit, pour échapper à la punition.
Que la punition la rattrape toujours.
Qu'il faut qu'elle s'en affranchisse.
***
L'homme d'affaires n'a qu'un mantra : quand il y a de l'argent, on ne visite pas l'arrière-cour de la banque.
***
Pas question de rentrer au pays.
Le Jefe l'encagerait comme il sait si bien le faire. Les noeuds qui la lient à Lui sont durs. Des noeuds d'amour, de jalousie, de frustration, de culpabilité, de haine, trempés dans l'eau de mer, durcis par le sel et séchés au soleil. Impossible de les dénouer. Il faut les couper à ras, que rien n'en subsiste.
***
Elle a disparu, effacée, niée par un père qui a patiemment et méticuleusement détruit son estime d'elle-même.
Éditeur : Les Escales - 18 août 2022
368 pages - 21.00 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie.
Version numérique : 14.99 €
Mes autres lectures de Catherine Bardon :
L'Américaine (Les déracinés 2)
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