Si après ça, vous ne partez pas rapidement visiter, c'est que vous connaissez déjà (ou que comme moi vous ne pouvez plus voyager qu'en livres)
Une enquête difficile bouclée en deux jours.
Dans ce dixième roman, le commissaire Dupin s'apprête à fêter ses dix ans en Bretagne.
Un corps retrouvé dans l'eau le conduit sur Belle-Île. Qu'il va découvrir et nous faire découvrir pour notre plus grand plaisir. Avec aussi un de ses inspecteurs qui rappelle quelques légendes et un peu d'histoire.
Un commissaire accro au café, à la bonne chère, mais aussi à la découverte de la vérité.
Qui aime se baigner mais déteste se déplacer en bateau, ce qui n'est pas idéal en Bretagne.
Le mort avait réussi à se faire détester par à peu près tout le monde. Ça n'empêche pas de devoir trouver la vérité, et ça ne simplifie pas la tâche.
Très cinématographique, autant l'enquête que la Bretagne, j'imaginais souvent voir se dérouler un film.
J'ai hésité à me lancer dans cette lecture, commencer par le tome 10.
Mais j'ai vraiment bien fait, ce n'est pas gênant du tout, même si il y a une certaine suite dans la vie du commissaire, d'un tome à l'autre.
J'ai tout aimé, un bon polar où on cherche le coupable, un commissaire plutôt sympathique, et toute son équipe aussi, la splendide découverte de Belle-Île.
Une enquête menée en deux jours, le troisième étant juste la conclusion
D'ailleurs, je vais tout de suite enchaîner sur un autre volume de ses aventures, que j'aurais dû lire avant et qui m'attend depuis trop longtemps.
Extraits :
Claire lui avait un jour affirmé qu’il souffrait d’une forme de thalassophobie – la peur panique des profondeurs marines et des voyages en mer –, qui n’avait rien à voir avec le mal de mer. Une phobie on ne peut plus malheureuse pour qui réside en Bretagne.
***
Le Ber était lui-même un phénomène : admirable esprit rationnel, technicien hors pair et pragmatique qui se muait l’instant d’après en conteur mystique. Dupin avait remarqué qu’en Bretagne ces deux versants de pensée étaient intimement liés. Pour une intelligence bretonne, il n’y avait pas l’ombre d’une contradiction. Peut-être parce qu’en définitive, tout, l’être humain, la nature, l’univers, n’était que contes et mystères qu’il fallait bien expliquer d’une manière ou d’une autre, par les mythes ou par la science.
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Autrefois, dans sa vie parisienne, Dupin ne voyait pas tant de couleurs. Ici, en Bretagne, la palette était si riche qu’il pouvait décliner des dizaines de teintes pour décrire le paysage environnant. En outre, Claire avait un faible pour les couleurs et leur désignation. Elle ne cessait de jongler avec des nuances que Dupin n’avait jamais entendues auparavant. Vert printemps, vert citron, vert absinthe, fougère, forêt, vert céladon… Elle lui avait un jour appris le nom d’une couleur mystique, visible seulement en Bretagne : le « glaz ». Le mot n’a pas d’équivalent en français ; il désigne un mélange de bleu, de vert et de gris, dont se teinte l’océan.
Et sur cette île incroyable, les lumières et les couleurs semblaient plus intenses encore que n’importe où en Bretagne. Si, entre autres artistes, les peintres Monet ou Matisse étaient tombés amoureux de l’île, c’est parce qu’ils y avaient découvert un royaume inondé de lumière.
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Là où il y a des éloges, il y a des mensonges
Auteur : Jean-Luc Bannalec, pseudonyme de Jörg Bong
Titre original : Bretonische Idylle Kommissar Dupins zehnter Fall
Traduit de l'allemand par Pierre Malherbet
Série : Les enquêtes du commissaire Dupin
Éditeur : Presses de la Cité - 6 avril 2023
352 pages ; 22.00 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie.
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