Les lectures jeunesse (et quelques autres) de Jangelis: Le réseau Papillon Tome 1 : Aux arts, citoyens (Roman)

Un court mais très intéressant roman jeunesse. D’après une bande dessinée de 2018, dont le tome 7 vient de paraître.

C’est rare, habituellement, c’est plutôt l’inverse, un roman dont on tire une BD.

Je ne saurais dire si c’est fidèle, je ne connaissais pas du tout cette BD. Mais ça semble l’être tout à fait.

Ça ressemble d’abord à un club des cinq joliment illustré : quatre copains qui bricolent dans une cabane dans les arbres. Dont une fillette qui ronchonne parce qu’on la surnomme Princesse.

Mais on comprend vite que ce n’est pas un jeu, et que ces enfants-là risquent leur vie, par conviction.

Le texte est simple, rien d‘horrible, à la portée de tous. Avec quelques mots expliqués, allemand, ou expressions anciennes.

Les adultes remercient ou félicitent les enfants, mais les grondent aussi pour les risques qu’ils prennent.

J’ai aimé qu’on entre ainsi de plain-pied dans la vie quotidienne au temps de la guerre, à hauteur d’enfant.

Et ce tome m’a paru particulièrement intéressant parce qu’il s’attache aux œuvres d’art volées par les nazis, à celles sauvées par certains Français. Un sujet pas forcément bien connu, et qui est clairement expliqué ici. Sans que ce ne soit jamais trop didactique. On est malgré tout dans un roman d’aventures, on vibre aux péripéties et on tremble avec les enfants.

Un intéressant dossier illustré complète le roman.

Je conseille vivement cette lecture, que l’on connaisse la BD ou pas : bien illustré, facile à lire. On s’attache à ces enfants, tout en apprenant.

Extraits :

— Et surtout, soyez discrets !

— Pas de soucis, patron. On va être prudents. Faudrait pas tomber sur les cognes (1)

(1 Policiers.)

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— Chut ! intime-t-il à Élise. Il y a des Allemands là-bas. Viens, on va les contourner.

Main dans la main, ils se déplacent aussi discrètement qu’ils le peuvent derrière les soldats nazis quand… CRAC ! Gaston marche sur une branche sèche. L’un des deux soldats braquent immédiatement son arme en direction du bruit

***

Gaston arrive tout juste à s’éclipser avant que de grosses mains attrapent François par le col, le relevant violemment :

— Hé gamin, qu’est-ce que tu fais ici ? Tu es tout seul ?

Terrorisé, François ne parvient pas à articuler le moindre mot.

— Toi, tu vas tout nous raconter, sinon tu es bon pour le peloton d’exécution, menace un des deux soldats nazis en traînant François vers le manoir.

— Mais j’ai rien fait, moi, m’sieur ! s’exclame François, qui retrouve subitement l’usage de la parole.

— Oh, tu verras, tu vas vite tout nous dire, le menace le second soldat allemand.

***