À partir du titre et des illustrations, je m'attendais à un roman amusant pour les plus jeunes.
Alors qu'il s'agit d'un mélange entre un documentaire (sur vie et mœurs des abeilles, des fourmis, des frelons et autre bourdons) et une allégorie du pouvoir.
Avec beaucoup de références intéressantes. La ruche fait clairement allusion à une dictature humaine, avec une reine folle de pouvoir, pour qui la vie n'a aucune valeur. Chez les fourmis, on est au temps des pharaons égyptiens. Pour les bourdons, les références aux pilotes de chasse et à Top gun, Maverick en tête, sont encore plus nettes, mais pas forcément à la portée des enfants.
Dommage que tout le roman soit constitué de guerres, soit "civiles" soit entre individus différents.
Les très nombreuses références et allusions ne me paraissent pas à portée des plus jeunes, qui seront pourtant attirés par la couverture.
Le côté documentaire est intéressant mais manque d'humour à mon gré.
Le côté social et politique est très bien vu, mais je crains que ce roman ne soit pas lu par la tranche d'âge qui pourrait être concernée.
Des illustrations nombreuses et amusantes apportent une note d'humour bienvenue.
Je suis donc un peu passée à côté de ce roman, surtout parce que je ne vois pas quel sera le public intéressé, mais il a pas mal de qualités, je vous conseille de le lire pour vous faire une idée.
On y apprend pas mal de choses sur les abeilles et autres insectes, et c'est intéressant.
Je vous mets un peu plus d'extraits que d'habitude, pour vous faire une idée par vous-mêmes. En relisant, je trouve plus d'humour finalement !
Extraits :
Toujours face au miroir, Jennifer replia ses antennes du côté droit, ce qui était la dernière mode, et passa rapidement son peigne sur son thorax et ses pattes poilues afin d’y reformer des boucles. La frisette était en effet du meilleur goût ce printemps et Jennifer ne serait jamais sortie de sa chambre toute raplapla du duvet.
***
Vous savez ce qu’est un ours ?
— Oui, à peu près, hésita Anna.
— Eh bien, un humain, c’est tout pareil mais en pelé. Pas de poil, sauf au sommet de la tête… Très, très bizarre et très moche au début… L’autre grosse différence, c’est que l’ours, il passe son temps à renifler des crottes de cerfs et de sangliers ou à se gratter le popotin contre un arbre tandis que l’homme, il regarde dans un truc qui s’appelle la télévision. Voilà !
— Il y a d’autres différences mais, en gros, c’est ça, compléta Iceman, visiblement impressionné par l’analyse de son compère.
— Ouais, continua ce dernier. Je vais pas entrer dans les détails.
Jennifer leva alors une patte :
— Excuse-moi, mais c’est quoi, une télévision ?
— Rien de plus simple ! s’excita Maverick. C’est un genre de boîte où des histoires sont enfermées dedans. Et on peut les regarder quand on veut ! C’est pas génial, ça ?
***
Aussi, un groupe de jeunes était même entré en trombe dans l’ancienne chambre royale où siégeait le gouvernement provisoire en hurlant « Ni Printemps, ni maîtres ! » et « Sous les rayons, la plage ! », demandant la liberté totale, pour tout le monde et tout de suite !
***
Et enfin, si les faux-bourdons voulaient être reconnus comme des abeilles à part entière (même si tous ne souhaitaient pas vraiment travailler comme des ouvrières), certaines abeilles, elles, aspiraient à devenir maman et donc à avoir le droit de pondre. Ce qui remettait en question l’organisation millénaire de la ruche, où seule la reine avait la capacité de procréer…
***
Après des heures de discussion avec La Fillette, Jean-René et une sans-parlote prénommée Maximilienne, ils s’étaient finalement mis d’accord sur un système de gouvernement où chaque abeille aurait une voix et où toute décision serait soumise à un vote. Ce principe novateur plaisait beaucoup à l’ancienne dame de compagnie mais, pour le mettre en place, c’était une autre paire de manches.
***
Une sentinelle de l’Ours Endormi était en train d’effectuer une danse pour informer la ruche insouciante qui s’éveillait. Mais son vol était trop rapide, trop saccadé et la petite abeille ne savait pas encore bien lire.
***
Illustrations : Marygribouille
Éditeur : Poulpe Fictions - 13 avril 2023 - 208 pages - 11.95 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire