Que ce soit de l'imaginaire, une dure tranche de vie, ou un roman plus drôle, on plonge chaque fois dans un très bon roman. Et ça fait un moment que ça dure, Sarbacane fête ses 20 ans !!
Ceux qui me suivent savent que mes préférés, ce sont les romans où l'humour est bien présent, comme Falalalala, Âge tendre ou Les enfants des Feuillantines. Parce qu'on sourit, mais c'est toujours tendre aussi, on réfléchit, on se sent bien avec ces personnages.
Tout Ella fait partie de cette catégorie, de l'humour, de l'amitié, de l'empathie, de l'aventure et du suspens.
(Attention, je divulgâche un peu vers la fin !)
Ella est en train de passer le permis, et avec toutes les réflexions qu'elle fait à l'examinateur, si elle le décoche, c'est qu'il est vraiment de bonne humeur.
Ella attend aussi les résultats du bac, et ce serait bien qu'elle l'ait, surtout pour sa mère, sa mamma italienne qui a bien du mal à la laisser prendre son autonomie.
Ella a perdu son père, et les souvenirs de tant de jours heureux ne compensent pas son absence.
Mais heureusement, elle a sa grand-mère, si proche d'elle.
Et puis soudain, sa grand-mère disparait. Plus aucune nouvelle, et ça l'inquiète d'autant plus qu'à cette période d'examens et de résultats, Zaza, "archétype de la grand-mère juive tunisienne" devrait l'avoir appelée à moult reprises.
Elle va donc embarquer ses deux proches amis dans un périple très mouvementé, à la recherche de Zaza.
Et sans doute aussi un peu à la recherche de leur vérité, à cette période charnière, le lycée se termine, chacun va partir ensuite vers d'autres études. Heureux de la liberté qui s'annonce, malheureux de quitter ceux qu'ils aiment, de sentir que le groupe ne sera plus pareil.
Un road-trip plein d'imprévus, de rire et d'émotions. Car il faut en même temps gérer les problèmes de coeur de ses deux amis, et ce n'est pas si simple.
Si j'ai un peu moins d'enthousiasme pour ce titre que pour les précédents, c'est sans doute parce que je n'ai pas complètement apprécié le personnage principal. Ella, qui est un peu "différente", est extrêmement centrée sur elle-même. Je l'ai trouvé très égoïste, embarquant ses amis dans un voyage assez insensé sans se préoccuper de leurs soucis. Même vis à vis de sa grand-mère, elle semble plus en colère qu'inquiète. En colère qu'elle se soit confiée à d'autres mais pas à elle.
Et l'attitude de Zaza me parait assez ahurissante. Vouloir habituer sa petite-fille à plus d'autonomie, excellente idée. Mais après ne pas l'avoir lâchée une minute, disparaître sans prévenir est tout à fait inconséquent, voire dangereux.
Malgré tout, un bon roman sur cette période importante pour chaque ado. Et qu'Ella, "petit singe" étonnant, aborde de façon surprenante, qui nous fait sourire et nous interroger.
Et un petit clin d'oeil, hommage à ma maman italienne, qui n'était pas du tout comme celle d'Ella !
Extraits :
Les cheveux frisés, ça fait toujours rêver les gens qui n'en ont pas ; c'est bien pour ça qu'ils en rêvent, parce qu'ils n'en ont pas.
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Celui ou celle qui a inventé le téléphone portable est italien, ou sa mère l'est en tout cas.
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Mon père était moitié tunisien, ma mère est italienne. J'ai plus d'huile d'olive dans les veines que de sang.
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La chantilly, c'est la chose la plus proche du paradis sur terre. C'est ce qu'il y a de plus beau que l'humain ait inventé. Le téléphone, l'avion ou même internet, des foutaises à côté de cette texture, de ce nuage blanc parfait, aussi fragile que délicieux.
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