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jeudi 27 juillet 2023

L'Héritière de Tambora - Elizabeth Haran

 Et me revoilà encore une fois en Australie ! 
Non pas en ville sur la côte, comme dans Swan Hill, mais dans les régions plus centrales et désertiques.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans le roman, le début ne m'a pas passionnée.
Mais une fois en Australie, je ne l'ai plus lâché !!

Une histoire originale, puisqu'elle commence dans un campement gitan. Et non dans un manoir, ou dans une masure irlandaise.

La vie de Tara est atypique et compliquée jusqu'à ce qu'elle ne voit plus comme issue que rejoindre sa tante en Australie.
Après un voyage mouvementé, elle se retrouve chargée de deux enfants, dans une Australie plus sauvage qu'elle ne s'y attendait.
Les péripéties se succèdent, et j'ai trouvé très intéressant de découvrir la vie de ces lieux dont on ne connait pas grand chose.
Une vie assez curieuse pour certains, qui essaient de reproduire sous un climat totalement différent leur mode de vie britannique.
J'ai apprécié Tara, beaucoup plus que l'héroïne de ma précédente lecture de cette autrice.
Dynamique, courageuse, mais pleine de doutes aussi. Son arrivée va changer la vie de sa tante.
J'ai aussi beaucoup apprécié que les aborigènes soient défendus, et que leurs qualités et leur civilisation soit reconnue ici. 
Et aussi les Gitans.

Un roman plein d'aventures, de personnages bien campés, et un beau voyage dans l'Australie profonde.

Extraits :

Tara fut fascinée par l’arroche, cette plante robuste qui prélève l’humidité de l’air nocturne, fournit de la nourriture aux moutons et est seule capable de pousser en ces lieux. 

***
Tara découvrit alors avec stupeur que le train était divisé en classes. En plus des voitures de marchandises et de courrier, on y trouvait une première classe avec couchettes, une seconde classe, ainsi qu’une voiture séparée pour les autochtones. Une poignée d’Aborigènes et quelques Orientaux à l’air austère, coiffés de turbans, que l’on disait afghans, étaient relégués dans cette voiture.

***
Sorrel avait demandé à quelle heure ils pensaient arriver à Alice ; on lui avait répondu que les horaires reposaient uniquement sur des hypothèses optimistes – les éléments conspirant souvent contre le train. Il ne s’agissait même pas d’une question d’heures, mais plutôt de jours, voire de semaines. Dans tous les cas, ce voyage était une aventure.

***
Le conducteur du train, lui-même assez âgé, préconisa avec tact que les femmes se débarrassent des sous-vêtements « non nécessaires » qui échauffaient leur corps ; ce conseil pourtant bienveillant fut accueilli tantôt par une indifférence affichée, tantôt par une moue outrée.

***
À un moment, nous avions une dizaine de petits Aborigènes chez nous. Il les avait plus ou moins adoptés.
— Où sont-ils maintenant ?
— Le gouvernement les enlève à leurs parents pour les faire élever dans des familles blanches.
— Pourquoi diable ? s’étonna Tara.
— Je crois qu’ils veulent faire disparaître la race aborigène. C’est tragique. Au bout du compte, nous avons des milliers de femmes aborigènes traumatisées, et des enfants qui ne connaîtront jamais leur vraie famille. Celles qui ont des bébés se déplacent tout le temps, afin que les autorités ne les attrapent pas. Quand des fonctionnaires débarquent ici, je leur mens.

***
le galeriste passait le plus clair de son temps couché, supportant mal la chaleur et les insectes. En outre, il ne s’intéressait pas aux bêtes, n’aimait pas les enfants et n’avait même pas la curiosité de découvrir l’art aborigène. 

Titre original : The Heart of Sunburned Land (2000)
Traduit de l'anglais par Maryline Beury
Editions L'Archipel - 6 juillet 2023 - 484 pages - 24.00 €

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