Après Félicratie, Hélène Lenoir nous régale d'un nouvel opus dans des mondes surprenants. Une suite mais qui peut être lue indépendamment sans problème.
J'ai dit assez souvent que je n'étais pas férue de fantastique et de science-fiction. Mais sous la plume de cette autrice, j'aime beaucoup me promener entre les planètes et les vaisseaux.
C'est un roman d'aventures, avec des personnages très hauts en couleurs, humains ou pas, mais c'est aussi mine de rien un roman qui fait réfléchir sur des problèmes de fond.
Les mondes où on doit obéir, les yeux fermés et sans contestation s'opposent aux mondes où chacun est libre de réfléchir. Une jolie réflexion, jamais pesante, mais qui pose bien le sujet. Même les filles toutes jeunes se rendent compte de la différence.
Car nous sommes dans des civilisations où les jeunes filles ont un grand poids sur le fonctionnement et la technique.
Kani, la narratrice, a 17ans. Elle est pilote, et sait que cette aptitude à communiquer directement pour diriger le vaisseau ne durera pas très longtemps.
Intéressant aussi que dans ce vaisseau, des espèces très différentes cohabitent en bonne entente, chacun apportant ses capacités, ses faiblesses aussi.
Un peu de violence, inhérente aux guerres entre civilisations, mais bien moins que dans la plupart des dystopies.
J'ai apprécié qu'un des personnages soit sourd de naissance, et que ce soit vraiment un élément qui compte dans l'histoire.
(Avec même un bonus "fun fact" sur les prothèses auditives !)
La conclusion par Dagobert, le chat, présent mais plus discret dans tout le roman, est parfaitement savoureuse.
Sans oublier encore une belle couverture brillante, qui passe du jaune au vert selon comme on la regarde.
Un excellent roman, que je conseille aussi bien à ceux qui apprécient la Science-fiction qu'à tous les autres, tant il se lit agréablement mais avec de belles pistes de réflexion.
Extraits :
Chez Beatriz, il y avait toujours moyen d'échanger ses bibelots contre un pistolet modifié, son pistolet modifié contre une poule naine, sa poule naine contre un secret militaire, ou son secret militaire contre une rarissime tablette de chocolat à 70% de cacao.
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Liitip était fasciné ; fasciné par la violence innée des yumans [les humains]
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Les lutiennes avaient essayé, elles aussi, de domestiquer des chats : leurs tentatives s'étaient soldées par des échecs cuisants. Visiblement, seuls les yumans étaient assez têtus pour s'obstiner à dresser les créatures les plus réfractaires de la galaxie.
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C'est facile d'être en paix avec les gens qui nous ressemblent !
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Elle se rendit compte que c'était peut-être ça que vivait leur capitaine tous les jours. Que c'était peut-être ça, la vie d'adulte. Faire dépendre ses propres plans des réactions des autres.
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Elle songea que c'était quelques chose qu'on oubliait souvent : que tous les adultes avaient été des enfants comme eux. Et que, paradoxalement, tous les enfants étaient déjà des débuts d'adultes.
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Autrice : Hélène Lenoir
Illustrations des fiches personnages : Jacopo Starace
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