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jeudi 26 juillet 2018

La dame à la licorne - Tracy Chevalier

Après L'Innocence, que j'ai beaucoup aimé, et La Dernière fugitive, gros coup de coeur, me revoilà dans un Tracy Chevalier plus classique.
Comme pour La Jeune fille à la perle, mon avis est plus mitigé. (Il faut toujours que je me fasse remarquer !)
Il m'a moins mise mal à l'aise, mais certains passages m'ont un peu ennuyée, d'autres m'ont bien plu.
On y apprend pas mal de choses, mais il y a beaucoup de personnages fort déplaisants voire odieux.
Le récit alterne les voix, et donc certaines sont sympathiques à suivre, d’autres pas du tout !

Extraits :

Si étrange que cela puisse paraître, j'ai beau fabriquer des tapisseries, je n'en possède pas moi-même. Elles coûtent trop cher, un maître lissier gagne bien sa vie mais sans plus. Nous ne pouvons nous offrir nos propres oeuvres...


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La tapisserie est un art très différent de la peinture, repris-je. Les artistes qui n'ont jamais travaillé à  des tapisseries ne sauraient le comprendre. Ils s'imaginent que tout peut être agrandi et tissé tel qu'ils l'ont peint. Mais le regard que l'on porte sur une tapisserie est différent de celui que l'on porte sur un tableau. Un tableau est, en général, de plus petite dimension de sorte que vous voyez l'ensemble du premier coup d'oeil. Vous ne vous tenez pas tout près, mais à deux ou trois pas, comme si vous conversiez avec un prêtre ou un confesseur. En revanche, vous pouvez être aussi proche d'une tapisserie que vous le seriez d'un ami. Vous n'en voyez qu'une partie et pas nécessairement la plus importante. Par conséquent, aucun motif ne doit prédominer, mais plutôt se fondre dans un ensemble agréable à regarder.

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Mais j'ai rencontré assez de Parisiens pour savoir que je ne m'y plairais pas. Ils sont trop sûrs d’eux-mêmes, ils s’y connaissent toujours mieux que quiconque, ils ont les meilleurs vins, les meilleures chaussures, les meilleures étoffes, les meilleurs pinceaux, les meilleurs secrets pour fabriquer les peintures. Leurs épouses portent plus d’enfants que les nôtres, leurs poules pondent davantage, leurs vaches donnent plus de lait, leurs cathédrales sont plus hautes. Ils tiennent mieux la bière, ils montent à cheval avec plus d’élégance, ils sortent toujours victorieux des batailles. Sans doute l’odeur de leur merde est-elle plus suave que la nôtre ! 


Traduit de l'anglais par Marie-Odile Fortier-Masek
Titre original : The Lady and the Unicorn 2003
Editeur : Quai Voltaire 2003 - 301 pages
Résumé Babelio

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