Gros coup de coeur !
Après un avis en demi-teinte sur La jeune fille à la perle (il faut toujours que je me fasse remarquer !!) j'avais beaucoup apprécié L'Innocence. J'espérais donc ne pas être déçue par celui-ci, et bien au contraire, je l'ai encore plus aimé.
Dès le début, je me suis attachée à Honor, jeune Quaker quittant son petit coin d'Angleterre pour le Nouveau-Monde.
La découverte à la fois de l'Amérique du milieu du 19e, siècle, et des quakers dont je ne savais pas grand chose finalement.
L'importance des quilts dans leur vie est assez surprenante. On ne se déplace pas sans ces édredons plutôt encombrants, les amies en confectionnent en guise de souvenir, un mariage ne peut se concevoir sans en avoir un nombre conséquent.
Mais au-delà des difficultés familiales et d'intégration qui attendent Honor, elle va surtout se trouver confrontée à la question de l'esclavage.
En tant que quaker, elle ne peut l'admettre, et en tant que femme de coeur, elle se doit d'agir. Sauf que ... un quaker ne ment jamais, et comment concilier ces exigences, quand des hommes cherchent à piéger les esclaves enfuis, et s'adressent à elle pour les trouver.
Un roman passionnant, quelques figures de femmes qu'on n’oubliera pas de sitôt.
Merci pour ce beau cadeau !
Extraits :
La plupart des maisons ici sont en bois. C'est seulement quand une famille s'est bien établie et ne risque plus guère de repartir qu'elle construit une maison en briques.
[...]
Honor ne se voyait pas vivre dans une maison en bois, qui brûlait à toute vitesse, gauchissait pour un rien, émettait des grincements, mais ne procurait aucun sentiment de permanence, contrairement à la brique ou la pierre.
***
Mme Reed pouffa. "Vous êtes abolitionniste ? Y a beaucoup de quakers qui le sont". Elle balaya du regard la boutique déserte, et sembla prendre une décision. "Les abolitionnistes ont plein de théories, mais moi je vis avec des réalités. Pourquoi je voudrais aller en Afrique ? Je suis née en Virginie. Pareil pour mes parents, mes grands-parents et leurs parents. Je suis américaine. Je ne raffole pas de l'idée qu'on nous expédie tous dans un pays que, pour la plupart, on connaît même pas. Si les Blancs espèrent juste se débarrasser de nous, nous flanquer sur des bateaux pour pouvoir être bien tranquilles, eh ben, moi je suis ici. C'est mon pays, et j'irai nulle part."
***
Je crois qu'au fond d'eux-mêmes la plupart des gens du Sud ont toujours su que l'esclavage était une faute, mais ils ont accumulé des couches et des couches d'arguments pour justifier cette pratique.
Traduit de l'américain par Anouk Neuhoff
Titre original : The Last Runaway
Edition Quai Voltaire 2013
Collection Folio - 394 pages
Résumé Babelio
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