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dimanche 25 juillet 2021

Dix minutes non-stop - Jean-Christophe Tixier

 
La série "Dix minutes" a pour moi marqué le renouveau du petit policier pour enfants.
Quand mes enfants étaient petits, et que j'ai débuté à la bibliothèque, il y a une trentaine d'années, le roman policier était un genre très représenté dans le rayon jeunesse.
Puis au fil des années, on a eu il me semble de plus en plus de mal à  présenter à nos lecteurs des nouveautés dans ce domaine, à part quelques exceptions.

Ce volume, qui vient de paraître, reprend les trois premiers tomes de la série, avec deux petits bonus entre chaque, trois minutes de répit pour suivre les personnages.

J'avais lu le premier, Dix minutes à perdre, à sa parution, sans enthousiasme démesuré je dois dire.
Depuis les enfants m'ont donné tort, puisque la série et notamment ce premier tome ont été couverts de prix littéraires.
J'ai donc voulu le revoir d'un oeil neuf, d'autant que j'ai lu ensuite d'autres épisodes, mais pas dans l'ordre.
Je reprends avec ce volume la série depuis le début.
Il s'agit en fait plutôt de thrillers que de policiers, de livres "pour se faire peur" !

1. Dix minutes à perdre :

Je l'ai plus apprécié en le considérant comme le début d'une série, la présentation des personnages et de la situation.

Tim, le narrateur, vient d'emménager "au milieu de nulle part". 
À son grand regret, il a dû quitter sa vie parisienne et ses copains d'enfance, avec qui il partageait tout et surtout la passion du skate, pour un village où rien ne l'attire.
Comble de malheur, ses parents doivent s'absenter pour deux jours alors que les cartons ne sont même pas tous défaits, et que la connexion internet qu'il a pu récupérer ne fonctionne qu'épisodiquement.
Son père lui conseille, pour s'occuper "s'il a dix minutes à perdre" de détapisser sa chambre qui a besoin d'être rénovée.
Et là ... surprise, il va découvrir une énigme qui l'entraîne sur des chemins périlleux.
Heureusement, il ne sera pas seul dans cette aventure. Elle lui permet de faire la connaissance de sa voisine, Léa, qui l'accompagnera dans les épisodes suivants.

Trois minutes de répit ...

Un court texte fait le lien entre les deux tomes, et nous explique comment Léa et Tim ont eu l'idée de l'aventure suivante.

2. Dix minutes trop tard :

Ce texte est à deux voix, narré alternativement par Tim et Léa.
Les parents de Tim lui ont proposé la visite de ses deux amis inséparables, Mat et Félix.
Tim est ravi à l'idée de les revoir, de leur présenter Léa, de refaire du skate avec eux.
Un peu agacé cependant que ses amis refusent de croire tout à fait que les évènements incroyables qu'ils ont vécu avec Léa ont réellement eu lieu. D'autant que ses parents ont refusé qu'il apparaisse dans les médias à ce sujet, pour le protéger. Pas de preuve donc.
Comment les convaincre ?
Pourquoi pas en leur faisant vivre à leur tour la peur de leur vie ?
Mais sans danger réel, puisqu'il s'agira d'un jeu.
Léa connait un fort souterrain bien caché à proximité, lieu idéal pour une chasse au trésor.
Qui va bien entendu s'avérer bien plus dangereuse que prévue, notamment à cause de ces dix minutes de retard  sur leur timing si bien établi.

J'ai bien aimé cet épisode, qui nous balade dans la campagne, qui met en scène Léa et les trois garçons pour la première fois, avec un vrai suspense.
Les personnages prennent de la densité et l'aventure nous tient en haleine.
Un vrai bon roman pour se faire peur, mais pas trop, sans vampires ni morts-vivants !

Trois minutes de répit ...

Encore une jolie petite surprise pour ceux qui avaient lu tous les tomes, l'enchaînement entre le deux et le trois.
Je n'en dis pas plus pour ne pas divulgâcher la fin du précédent !

3. Dix minutes de dingue :

 Félix et Mat ayant dû repartir prématurément de chez Tim, la battle de skate prévue aura lieu par vidéo. 
Après que Tim et Léa postent un exploit assez remarquable (et surtout bien filmé) les deux copains se mettent la pression pour tenter de les surpasser.
Être les meilleurs en skate ne suffit plus, il leur faut du matériel, et de la mise en scène. 

Dans cet épisode, Félix est l'unique narrateur, et la scène se passe entièrement dans leur cité.
Changement total donc d'ambiance. Pas de lassitude et d'impression de déjà vu, c'est très différent des précédents, la ville, les dealers, les caves d'immeuble et les voisins ...
J'avoue que je me suis ennuyée pendant une bonne partie du roman. Il se passe peu de choses et c'est très axé Skate. Il est vrai que je ne suis pas le public cible, les jeunes lecteurs seront certainement plus intéressés. Moi, j'ai trouvé que l'action tardait vraiment à démarrer.
J'ai de loin préféré le précédent.

Mais ça m'a donné envie de (re)lire la suite, dans l'ordre, à présent que je connais les protagonistes.
Le 4 : Dix minutes sur le vif (que je n'ai pas lu)

Dernière minute : Mon petit-fils de 9 ans 1/2 est accro à la série, il est en train de tous les dévorer !

Et mon préféré de l'auteur demeure : Deux roues de travers, qui s'adresse aux un peu plus grands.



Extraits :

1. 
Si au moins la connexion Internet fonctionnait convenablement.
Je m'imagine deux jours seul, dans notre ancien appartement. Au programme : sorties, invitations, petit pique-nique dans le salon et bons délires. Mais dans ce trou, qui pourrais-je inviter ?
Je ne connais personne.

2. 
- Je te rappelle que ça ne capte pas ici.
- Comment tu fais alors ? 
- Je n'ai pas de téléphone.
Félix me regarde bizarrement, comme si je venais de surgir de la préhistoire.
- Ma mère refuse, je lui explique alors. Elle m'a promis que j'en aurais un pour mes quinze ans. De toute façon, elle et le téléphone, ça fait deux. Elle est du genre à mettre les virgules et les accents dans les textos.

3.
- Non ! Ne bouge pas d'où tu es. C'est un malin, ce gosse. Faudrait pas qu'il nous échappe.
Ca me flatte qu'il me qualifie de malin, mais, dans ma situation, ça me fait une belle jambe. Mourir malin ou idiot, quelle différence ?

Editeur : Syros - 1 juillet 2021
15 x 22 cm ; 376 pages

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