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mardi 13 avril 2021

Le cirque des enfants perdus - Philippe Arnaud

De la magie, de l'humour, de l'émotion. Tristesse et rires mêlés.
Vous me connaissez, j'aime en général tous les Pépix Mais celui-ci est vraiment extraordinaire. Ce qui n'est pas étonnant de la part de l'auteur de La Proie.

Une aventure très divertissante, c'est le but de la collection. Mais aussi une aventure humaine, une approche du handicap, des handicaps, avec légèreté mais beaucoup d'émotion.

Pourtant, ça ne commençait pas très bien pour moi : Je lis en tant qu'adulte évidemment, et ce grand-père qui perd la tête au restaurant m'évoque de bien mauvais souvenirs. Mais je n'ai vraiment pas regretté de continuer ma lecture.

Zoé parle aux animaux, et les comprend. Mais quand elle parle aux humains, elle bégaie. Toutes choses qui ne lui facilitent pas la vie. C'est de son grand-père qu'elle se sent le plus proche, lui qui jamais ne se moque d'elle, et l'entoure de beaucoup d'affection. Hélas, il perd peu à peu la tête.
Tout bascule quand, pour lui faire plaisir, elle l'accompagne au spectacle d'un petit cirque plutôt miteux. 
 L'horrible directeur enlève son grand-père, et Zoé va courir de grands dangers pour le retrouver et le libérer.
Au passage, elle rencontrera des animaux bien malheureux, mais souvent drôles, par leur langage et leur caractère. Des enfants qui ont eux aussi un handicap plus ou moins apparent. Et même une sorcière assez malheureuse, et quelques autres personnages hauts en couleurs. 

On sourit beaucoup, on s'inquiète aussi pour toute cette petite troupe, mais que de courage. Pour surmonter son handicap comme pour partir sauver ceux qui ont besoin d'eux.

Si le langage des animaux nous amuse souvent, on n'oubliera pas celui de Séraphin, le jeune garçon que Zoé rencontre au cirque, et qui s'exprime en vers, alexandrins ou octosyllabes. Une bien belle musique.

Plusieurs romans récents jouent avec les rimes, soit tout en vers soit au milieu de la prose. Avec plus ou moins de bonheur. (Je viens d'entendre Julia Thevenot évoquant le fait que "Songe à la douceur" de Clémentine Beauvais, lui avait en quelque sorte montré que c'était possible, avait ouvert la voie).
J'aime cette musicalité, mais parfois, je trouve que la forme maintient la lecture plus "en surface", je m'attache au rythme des mots plus qu'au sujet. Ce n'est pas du tout le cas ici, on est vraiment dans l'histoire, et Séraphin introduit juste un rythme différent dans ses phrases, c'est très agréable.

Au final, sans doute un de mes Pépix préférés, à conseiller absolument car si facile et agréable à lire, mais sur des thèmes importants.

Je suis moins fan des dessins que pour d'autres titres, mais c'est un avis personnel !
Et n'oublions pas les Bonus, des quiz sur les animaux, un historique des animaux dans les cirques, et un plan des lieux (qui m'aurait paru plus utile au début, c'est sans doute pour ne pas dévoiler la suite des aventures qu'on ne le trouve qu'à la fin).

Extraits :

Dans ma famille, on a une baguette magique au berceau.
[...] Moi je n'ai jamais su [m'en servir]
[...] Si je dis une formule pour m'envoler, je me retrouve enterrée jusqu'au menton !
Pendant toute mon enfance, les autres petits sorciers se moquaient de moi et me ridiculisaient. À l'école j'avais rarement forme humaine : suivant l'humeur de mes charmants camarades, je me retrouvais changée en mouche géante, en cloporte, ou en serpent visqueux... Un jour, une grenouille est entrée dans la classe et la maîtresse a dit : "Qui a encore transformé la petite Barbarochue ? Ah non, elle est là. Excusez-moi, Mademoiselle".

***
- Tu sais, Zoé, c'est difficile pour ta mère : elle doit aussi être ton père. Il faut la comprendre.

***
Le courage, ce n'est pas l'absence de peur, c'est d'être capable de faire avec.

***
Incipit :









Illustrations : Éléonore Ampuy
Éditions Sarbacane 7/04/2021 NOUVEAUTÉ
Collection Pépix - 239 pages - 10.90 €


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Lien vers tous les autres Pépix que j'ai déjà appréciés 



 

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