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samedi 6 octobre 2018

Tranquille comme Baptiste - Yaël Hassan

Très gros coup de coeur pour ce nouveau roman de mon autrice préférée.
Je pensais en le lisant qu'il ferait un merveilleux prix Chronos, mais comme elle vient de l’obtenir une fois de plus (avec notre chouchou Matt7ieu Radenac !), il faut peut-être laisser la place à d'autres !!

C'est tendre, c'est drôle, c'est superbe.
Bien sûr la fin est "trop belle pour être vraie" mais ça fait tellement du bien un texte positif et plein d'espoir.

Baptiste est tranquille oui, Baptiste vit dans son petit monde, entre sa mère, sa grand-mère, et surtout son seul ami, Barnabé, qui pourrait être son grand-père. Mais ne l'est pas.
Baptiste aimerait bien qu'on lui parle de son père, mais il ne se risque pas à poser des questions.
Baptiste serait heureux, s'il n'y avait le collège, où son caractère doux et peu disert le désigne forcément comme tête de turc des plus méchants.
Et dans cette vie tranquille déboule soudain Clara, qui n'a vraiment rien de commun avec lui que son âge. Clara, qui a une vie difficile, et le caractère qui va avec. Clara au franc-parler et à l'audace ahurissante pour Baptiste.



La rencontre de ces caractères aussi différents met beaucoup d’animation dans le roman, mais on va voir combien c'est enrichissant pour chacun.
On s'attache aussi bien à Baptiste, les secrets de sa famille, sa tranquillité un peu timide, qu'à Clara, si maltraitée par la vie, à la fois si forte et si faible. Qui a su tirer de sa vie dans la rue et les squats pas mal de positif.

Un des grands plaisirs de ce roman, outre l’histoire et les personnages,  c'est d'y découvrir un festival d'expressions imagées, parfois un peu désuètes, qu'on aime tant retrouver dans la bouche de Baptiste ou de Barnabé. Un vrai régal de langage ce texte.
Comme dans l'excellent "Suivez-moi jeune homme" (tiens, ça me donne envie de le relire !) Yaël Hassan sait introduire de façon naturelle des mots et des expressions qu'on a grand plaisir à découvrir ou à retrouver. Sans que jamais ça ne paraisse incongru ou "forcé". Le texte coule, et on se régale.

Et ai-je dit combien c'est plein d'humour ?
Dans la confrontation entre les différents niveaux de langage, et les différences de vie, mais pas uniquement.
La rencontre avec le principal du collège, puis l'assistante sociale sont inoubliables (quoique hélas très vrais !)

Bref, entre tout ce qui est abordé dans ce roman, et la forme du texte, c'est vraiment un immense plaisir de lecture dont nous fait cadeau encore une fois Yaël Hassan.

Et, cerise sur le gâteau, Petite Fleur de Sydney Bechet en bande-son !

Mon seul bémol concerne la couverture : je trouve que Baptiste, si tendre et attachant dans le roman, semble plutôt sournois !

Extraits :

- Bon, c'est le moment de passer au dessert annonce Clara en se levant. C'est une tarte Tatin renversée !
- C'est un pléonasme ! lâche Barnabé.
- Non, c'est un gâteau ! corrige Clara, déclenchant l'hilarité générale.

***
- C'est grave bon ! J'avais les crocs ... Enfin, je veux dire ... le foie dans le chaussettes !
Baptiste manque d'avaler de travers.
- L'estomac dans les talons ! corrige-t-il

Ramettes aussi l'a chroniqué ici

Syros 6 septembre 2018 (NOUVEAUTÉ)
Collection Tempo ; 174 pages ; 6.95 €
Résumé Babelio
Mes autres chroniques de Yaël Hassan :
Léna et la vraie vie 14/10/2017
Un roman d’aventures (ou presque) 1/09/2017
Libérer Rahia 22/11/2016
Les Demoiselles des Hauts-Vents 23/10/2016
Perdus de vue 13/05/2016
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