vendredi 12 février 2016

L'Ami (Yaël Hassan)

Ce roman m'avait échappé à sa sortie, c'est rare, car Yaël Hassan est une autrice qui ne m'a jamais déçue, pratiquement tous ses livres sont des coups de coeur pour moi.
Celui-ci m'a émue aux larmes.
Samir est né sous X, Samir vit en foyer depuis toujours, Samir aimerait tant avoir au moins une image de sa mère.
Lorsque Pierre arrive au foyer, et qu'une grande amitié naît entre ces deux abandonnés, la vie paraît soudain plus belle à Samir.
Pierre, lui, a une mère, une mère belle comme tout, et qui l'aime. Mais hélas, une mère qui n'a pas le droit de garder son fils, parce que, prostituée, sa vie n'est pas conforme à ce qu'on attend d'une mère.
Pierre aimerait bien mieux vivre avec elle, même si c'est dur, même si la vie avec elle n'est pas simple. Mais il l'aime, et ça suffit. Et quand enfin elle peut venir le voir, il accepte avec grand coeur de la "partager" avec son nouvel ami.

Puis, tandis que Samir quitte le foyer pour une famille d'accueil, une famille vraiment accueillante où il va trouver une forme de bonheur lui qui n'en avait jamais rencontré, pour Pierre au contraire, la vie qui ne l'avait pas épargné jusque-là va se montrer encore plus cruelle.

Malgré le titre, plus que par l'amitié, pourtant très belle, entre ces deux garçons, j'ai été émue par leur parcours, leurs malheurs, leur grand coeur.
Un texte superbe, que je ne conseillerais cependant qu'à partir de 11 ou 12 ans (la collection est "à partir de 10 ans") car même s'il n'est pas difficile, et même s'il y a de l'optimisme, certains passages sont vraiment tristes. Mais il est probable qu'en tant qu'adulte, je suis plus sensible à ces situations si malheureuses.

Je trouve la couverture très moche. Je n'y avais pas fait attention, je cherchais ce titre, le nom de l'auteur me suffisait pour vouloir le lire. Mais ce n'est pas très motivant pour les enfants il me semble. Dans une collection qu'en général j’aime bien pourtant.
La réédition est un peu mieux, mais à peine ! (à mes yeux bien entendu)



Extraits :

C'est ça aussi l'amitié, pouvoir dire oui ou non à un ami sans se fâcher, sans se vexer. 

C'était ça le bonheur pour Pierre. [...] Mais comment aurait-elle pu comprendre tout ça, l'assistante sociale, elle qui, probablement, n'avait jamais travaillé la nuit, n'avait jamais travaillé aussi dur que Lili ? Elle n'avait vu que le désordre, la vaisselle dans l'évier  et les marques des coups de Frédo sur Pierre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire