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jeudi 9 décembre 2021

Kane et Abel - Jeffrey Archer

Un roman prenant et surprenant !
Prenant, je l’ai lu sans le lâcher, l’écriture est un régal.
Surprenant car au fil des pages, le style de récit change vraiment, tout en restant intéressant.

Deux enfants nés le même jour d’avril 1906, à des milliers de kilomètres, et partant avec des chances opposées dans la vie. L’un pauvre parmi les pauvres dans une Pologne à la fois misérable et écartelée entre les puissances voisines. L’autre né « avec une cuillère d’argent dans la bouche » dans l’une des familles les plus riches de l’aristocratie bostonienne.
Ils ont pourtant un point commun, qu’on ne découvrira qu’au fil du récit : leur grande intelligence, leurs facultés d’organisation et de réussite.
Bien entendu, on se doute qu’ils vont se rencontrer, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ça. Ils se rencontreront même à plusieurs reprises, en divers lieux et évènements.

Nous allons suivre ces deux enfants tout au long de leur vie. Mais c’est aussi l’histoire de l’Europe et des U.S.A. pendant la 1e moitié du 20e siècle (et même un peu plus) qui va se dérouler sous nos yeux.
Du plus connu, comme la seconde guerre mondiale, le Titanic ou le jeudi noir de Wall Street au moins connu (du moins par moi), notamment invasions et partition de la Pologne.

J’ai trouvé la première moitié très intéressante, même si certains épisodes de la vie de Waldeck sont vraiment horribles. Mais son parcours est prenant.
Parallèlement, nous suivons les débuts de William à Boston, et, étonnamment, il y a beaucoup d’humour dans cette partie. J’ai souvent souri, voire lu des passages qui m’amusaient à mon entourage.
La deuxième moitié (ou le dernier tiers, difficile à apprécier en numérique) m’a semblé un peu répétitive. Il y est énormément question de Bourse, de placements, de gestion des gros patrimoines, et même si c’est très compréhensible, ce ne sont pas mes sujets préférés.
De plus, les deux héros sont peu sympathiques. Pleins de qualités, on pense qu’on va s’attacher à eux, mais finalement, ils sont trop froids, trop intéressés pour qu’on les aime. 
Heureusement, certains personnages secondaires sont plus agréables. Et surtout, l’écriture est entraînante, une plume agréable qu’on suit sans hésiter sur plus de sept cents pages.

À titre très personnel, j'ai beaucoup aimé me balader dans Boston, revoir les lieux et place emblématiques. 
Et j’ai été extrêmement émue par l’évocation de l’aile pédiatrique de l’hôpital de Boston, et ce bébé mort à la naissance à Boston, souvenirs douloureux.


Que ce soit pour cette étonnante saga, ou pour ce panorama de l’Histoire du 20e siècle, je pense que ce roman vaut d’être lu.
Je vais essayer de découvrir d’autres titres de cet auteur.
Il semblerait que celui-ci soit le 2e d’une trilogie portant le même nom, mais le lire seul n'est pas du tout gênant.

Extraits :

Mais Boston étant la seule ville d’Amérique où chacun connaissait sa place sur le bout des doigts, il ne risquait pas d’y avoir d’intrus inopportuns. 

***
Kate savoura pleinement le fait qu’il n’y avait pas de banques à bord avec lesquelles faire affaire, bien qu’elle craignît que si la croisière durait encore un mois, il achèterait le bateau pour le compte de Lester’s, réorganiserait l’équipage, les itinéraires et les horaires.

Titre original : Kane and Abel (1979)
Traduit de l'anglais par Marianne Thirioux
Les Escales / First Editions
Résumé Babelio






Face à Louisburg Square


Les Escales, mes autres lectures :

Les déracinés et L'Américaine - Catherine Bardon (j'ai acheté le tome 3, mais pas encore lu)
Le fil des souvenirs - Victoria Hislop
L'énigmatique Madame Dixon - Alexandra Andrews
La porte du ciel - Dominique Fortier




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