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samedi 13 février 2021

Soleil jusqu'à la fin - Mélanie Georgelin

Quel roman exceptionnel.
Encore un Exprim' qui se dévore.
Mais il m'est bien difficile de vous en parler. Je crois qu'Amaya va m'accompagner longtemps !

Un roman poignant mais tellement prenant au milieu d'existences fracassées.

La vie d'Amaya la narratrice d'une douzaine d'années n'est qu'une succession de malheurs. Et ce qu'elle n'a pas vécu, elle le connait par ses camarades d'orphelinat, qui cachent tous d'abominables secrets.

Cette pauvre gamine, après avoir tout essayé pour sauver sa mère, puis l'avoir veillée morte pendant des jours, parce qu'une mère, on l'aime quand même, elle est forcément plus mûre que son âge, et raisonne souvent comme une adulte (ou mieux). Mais aussi si démunie, si jeune par moment, et on l'admire d'essayer de lever la tête malgré tout.

De façon surprenante, vu comme la vie est mauvaise avec elle, elle agit toujours en essayant de faire plaisir aux autres.
Forcément, elle se méfie des adultes, et en même temps, elle espère toujours que celui qu'elle a en face sera celui sur lequel elle pourra enfin s'appuyer, et qu'il ne l'abandonnera pas. 
Les rares fois où quelque chose de positif se fait jour, elle se demande ce que ça cache, et comment elle va le payer.

Ce roman est terriblement bien écrit, émouvant et prenant. J'avoue au début avoir eu un peu de mal avec toutes ces vies cabossées, quand on découvre le passé des enfants de l'orphelinat, leurs raisons d'être là, et d'être ce qu'ils sont, muets, brisés pour beaucoup. Et puis je me suis attachée à Amaya et à son entourage. Et elle arrive à être tellement inattendue, si vive, si drôle malgré tout. 
Et alors qu'Amaya arrive malgré tout à se sentir un peu "chez elle" dans cette communauté, voilà qu'un incident dramatique l'oblige à repartir vers d'autres horizons. 
La deuxième partie est un peu plus légère. Même si hélas une fois encore la fillette ne sera que de passage.

J'ai l'impression que l'autrice a un peu le même avis que moi concernant les assistantes sociales !! Par la voix d'Amaya :
- Après la Croix rouge, on a eu une assistante sociale qui est venue chez nous. Elle s'asseyait dans la cuisine, elle s'enfilait la brioche qu'elle avait apportée et  elle répétait qu'elle savait pas quoi faire. Elle disait qu'on lui avait sucré tous ses budgets, elle galérait, ça se voyait.

En filigrane court la peur de Franco, le dictateur espagnol, comme un clin d'oeil à ma lecture suivante.
J'y ai découvert aussi que "La cucaracha" pouvait être un chant révolutionnaire, pas uniquement ce qu'on chantait dans notre jeunesse.

Que d'émotion dans ce roman, et comme on aimerait pouvoir aider ces enfants.
Plus je relis mon article pour le corriger, et plus je pense à d'autres choses que je voudrais vous dire, tant de passages importants.

Et je regrette ici encore que la photocopie ne permette pas de voir comme la couverture est belle.

Qui en parle ? L'Ado accro aux livres

Extraits :

Incipit :
Un soir d'hiver, avec tante Teresa, on a quitté le bitume de mon enfance. C'est arrivé parce que Maman a claqué comme une ampoule. Clac, fini la vie, fini, d'un coup d'un seul elle a claqué. Noir complet.

***
Ce n'est pas que je lui en veuille, à Billie, d'ailleurs. Je ne sais pas à qui j'en veux. J'en veux, c'est tout.

***
Les rêves des autres, Albert, on a souvent tendance à les trouver moins bien que les nôtres.

***
On se retient de dire ce qui peut faire de la peine aux gens, quand on les aime. Mais même dans leur retenue, on entend encore trop ce qui est tu.


Éditeur : Sarbacane - 3 février 2021 NOUVEAUTÉ
Collection :  Exprim' ; 277 pages ; 16.00 €
Résumé Babelio




 


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