samedi 11 juillet 2020

Ceux qui traversent la mer reviennent toujours à pied - Marine Veith

Un court roman Exprim', j'allais écrire très original, mais en fait, c'est bien la marque de la collection, ils sont tous extrêmement différents et originaux. Seul point commun, l'âge cible (tout le monde !! mais plutôt ado, et jeunes adultes, et adultes toujours jeunes) et la taille. Hauteur du moins, et c'est bien agréable pour le rangement, plus facile et plus esthétique (Les autres collections que j'ai la chance de recevoir ont des hauteurs sans cesse différentes, je ne comprends pas trop pourquoi).
Mais la longueur n'est pas formatée, ce qui donne une liberté d'écriture appréciable.

Julien n'a pas encore l'âge d’avoir le permis. Il est seul dans la vie, livré à lui-même depuis longtemps par une mère alcoolique, et vraiment seul depuis qu'elle est morte, sans projet et sans avenir, expulsé de leur logement social, sans autre aide que  : revenez à 25 ans, on a des solutions à proposer à cet âge-là.
Il part en stop sans destination fixe, et après une longue attente s'arrête un "Range Rover qui menaçait de tomber en pièces". À son grand étonnement, le chauffeur lui passe le volant sur l'autoroute, puis : "On roulait depuis dix minutes quand il m'a dit :
- Au fait, je m'appelle Bardu et j'ai vingt kilos de résine de cannabis cachés dans le plancher. Si les flics nous arrêtent, je dirai que cette voiture et son chargement sont à toi."
Mais les flics ne les arrêtent pas, Bardu est surprenant mais prudent.
Et 7 ans plus tard, ces deux-là sont toujours ensemble, se tenant quasiment lieu du père et du fils dont ils ont dû se passer.

Ça aurait presque pu aller jusqu'à la retraite ! (du moins celle de Bardu).

Mais à Palerme, Exaucée est arrivée. Oublier Palerme, ce ne sera pas pour eux ! (Ok mon jeu de mots est un peu facile !)
Exaucée est congolaise, elle a tout perdu, n'a donc plus rien à perdre, et son seul but : vivre en France.
Détourner un bateau avec deux hommes à bord ne lui fait pas peur.
Ce qu'elle ignore, c'est la cargaison. Et surtout que repartir subitement sans avoir payer son dû, au nez des trafiquants et de la mafia, c'est une TRÈS mauvaise idée.
À partir de là, tout part en vrille, et la violence les rattrape.

Un texte très intéressant, sur les clandestins, les sans papiers. Une jolie réflexion sur ceux qui n'ont rien, mais finalement plus qu'une jeune fille qui arrive seule, qui a vu mourir auprès d'elle toute sa famille. Compatir est une chose, aider est certainement beaucoup moins simple.
Une belle histoire d’amitié aussi entre deux hommes qui n'auraient jamais dû se rencontrer, et qui n’envisagent plus de se passer l'un de l'autre.
De l'action, du suspense, de la réflexion aussi, un beau roman pour ados.
Ce sera pourtant un des Exprim' qui m'a le moins accrochée. Parce que drogue, mafia, bagarres, triste violence, pas mes sujets favoris. Je ne l'ai pas lu avec énormément d'enthousiasme. Par contre, il m'a marquée, et même si j'ai attendu un bon moment avant d'en parler, je ne l'ai pas oublié, et je vous le recommande.

Avec bien entendu une bande-son extrêmement variée, comme toujours pour les Exprim', de Renaud à une adorable berceuse africaine, de Bella Ciao (toujours ma préférée) à Jésus est né en Provence, que j'ai découvert à cette occasion, moi qui suis née en Provence !!

Extrait :

Vivre sans femme, c'est comme manger sans épices, c'est tout fade.


Éditeur : Sarbacane - 10 juin 2020
Collection :  Exprim' ; 191 pages ; 16.00 €
Si vous voulez lire les premières pages
Résumé Babelio

Les autres romans Exprim' dont je vous ai parlé :

Tu seras partout chez toi

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