Un très beau roman, qui nous emmène dans un univers incroyable, et en même temps qui nous fait réfléchir à des thèmes très quotidiens, pauvreté, entr'aide, amitié...
Une uchronie très inventive, steampunk il me semble (je ne suis pas très douée sur la classification de la fiction !)
Aux environs de 1900. Toute l'Europe parle français, Paris en est la capitale, le train à la fois mode de déplacement et lieu de vie, du moins pour les plus riches.
Trois catégories de personnes :
Les Voyageurs, qui ont tous les privilèges.
Ceux qui travaillent pour eux, domestiques, employés...
Et les Orphelins du rail, très nombreux car la construction de ces machines et circuits incroyables, très dangereuse, est cause d'innombrables décès.
Le tout dirigé par le Magnat, que personne n'a vu depuis longtemps mais que tous craignent.
Ces enfants sont regroupés dans de tristes orphelinats, faim, froid et travail est leur quotidien.
Les voyageurs vivent et se déplacent dans des trains de rêve, incroyables. Chaque train reconstitue un univers.
Il y a le train zoo, avec tous les animaux, poissons etc.
Le train de la mode, défilés, expositions
Le train gastronomique, chaque wagon consacré à la nourriture d'un pays.
Le train-école, pour les enfants des voyageurs qui sans quitter leur place découvrent la géographie et le reste.
Et des dizaines d'autres, tous aux dimensions et au luxe inimaginables.
Meli essaie de survivre dans l'univers d'un orphelinat inhumain, et elle a pris sous son aile un petit garçon qui l'aime comme une grande soeur.
Le jour où un envoyé du Magnat vient l'inviter à participer à une chasse au trésor, en même temps que de nombreux autres orphelins, tous âgés de treize ans, elle ne voit pas ce qu'elle a à y gagner et décide de ne pas y aller. Mais on lui fait vite comprendre que l'invitation est en fait une obligation.
Elle va alors découvrir le luxe incroyable de la vie des Voyageurs, puisqu'elle est invitée à les rejoindre, munie d'une passegare qui lui donne non seulement le droit de se déplacer partout, mais aussi celui de profiter de toutes les possibilités rencontrées. Et d'abord, celle de manger à sa faim, et même au-delà.
Elle va aussi découvrir une concurrence effrénée, car ces orphelins n'ont aucun espoir, aucun avenir. Seule une victoire leur permettrait de sortir de leur condition.
Dans ces conditions, comment s'allier, à qui faire confiance ?
Et en plus, le terrible Lafcadio rode. Un personnage de légende, qui ne devrait apparaître que dans les romans. Et pourtant, les morts sur la voie sont bien réels, tombés du train et sans doute poussés par l'horrible Lafcadio.
Si j'ai eu un peu de mal à m'accrocher au début, très vite, je n'ai plus pu lâcher ce roman palpitant.
Et moi qui aime les trains, ceux-ci m'ont fait rêver.
J'ai été émue aussi par le fait que Meli ait été atteinte par la polio, dont elle garde de graves séquelles. J'ai hélas connu cette période autour de moi.
Il est question d'un Jules Verne dont je n'avais jamais entendu parler : Testament d'un excentrique. Ça m'a intriguée et je viens de le commencer !
Extraits :
Tu sais comment on appelle les coins pliés d'un feuillet ? Des oreilles ! Je parie que le fragment se trouve dans le livre !
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Je te conseille la tarte Sacher : de la génoise avec une fine couche de confiture d'abricot et un peu de crème chantilly.
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Et toi ? Qui t'a appris à lire ?
- Personne. J'ai appris toute seule. Dans les romans de l'Affreux Lafcadio.
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Les deux jeunes filles avaient sauté dans un train-bibliothèque, appelé aussi biblio-train, et profitaient d'un thé dans le salon central entouré de livres.
Les rayonnages couraient sur les murs et montaient jusqu'aux plafonds. Les livres entouraient même l'immense escalier en colimaçon qui permettait de monter jusqu'aux étages.
Rageot éditeur - 20 avril 2022 - NOUVEAUTÉ
288 pages - 14.90 €
Lu en numérique via NetGalley
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