Certes, il n'est pas le seul à parler de harcèlement, mais il va tellement au-delà. Bien écrit, passionnant, avec des personnages profonds et fouillés. J'avais déjà apprécié les autres romans de Muriel Zürcher, toujours justes et intéressants, mais là, c'est vraiment le meilleur. Et notamment parce qu'on ne peut pas le lâcher.
Une narration à 3 voix :
Lana est au centre de l'histoire. Sympathique et sans problèmes (avant d'arriver en 6e), elle a une mère très jeune qu'elle aime et essaie de protéger. Ça change de beaucoup de romans ado. !
Peu de moyens financiers, mais ça ne lui posait pas vraiment de problèmes, jusqu'à ce que Ralph s'en prenne à elle.
Ralph, c'est le harceleur, le "bête et méchant" parfait. Mais on découvre peu à peu qu'il a le rôle inverse chez lui. Et que "l'argent ne fait pas le bonheur" dirait-on !
Zélie, son seul but au départ est d'être populaire, pas de faux pas, et donc surtout ne pas monter d'empathie avec les loosers et ceux dont on se moque. Mais elle va grandement évoluer en deux mois.
Autour d'eux, des adultes, certains bienveillants, d'autres quasi inexistants, et comme souvent des responsables d'établissement qui ne voient pas ce qu'il faudrait voir.
Et pour apporter un peu de douceur, des bébés chats et une dame bienveillante.
J'ai juste regretté qu'on ait un harceleur qu'on va plaindre, parce qu'il a une double raison de se montrer odieux. Et qu'on laisse de côté ceux qui le font juste pour se faire remarquer, pour être populaires et -croient-ils - drôles.(mais un roman ne peut pas s'attacher à toutes les situations diverses)
Mais à part ça, j'ai tout apprécié. Et notamment que chacun évolue, on ne reste pas sur un constat de tristesse, il y a du positif. Et même l'établissement saura avancer.
Un roman à lire et faire lire absolument.
Extraits :
Ce n'est pas ta faute. Quand quelqu'un te fait du mal, ça n'est jamais ta faute. C'est sa faute à lui.
***
Vous vous trompez ! Ce n'est pas parce qu'on est trop gros, trop moche, trop petit, trop quelque chose qu'on est harcelé. La vérité, c'est qu'on peut trouver des défauts à n'importe qui. On peut même en inventer ! Si on harcèle quelqu'un, c'est parce qu'on le sent vulnérable.
***
Devenir populaire, c'est pas si facile.
[...]
Un faux pas, et on risque de se retrouver le looser que les autres ne calculent pas.
***
Et cette fille là, avec son cartable à roulettes de bébé et ses habits moches...elle ne croit quand même pas que je vais répondre à son petit sourire ? Je l’ignore en passant devant elle, sans même accélérer le pas . Le message est clair : pour moi, elle existe pas.
***
À quoi ça sert des excuses, quand on est obligé de les faire ? Elles ne peuvent pas être sincères, c'est juste un mensonge de plus ...
Illustrations : Sébastien Pelon
Editeur : Didier Jeunesse - 2020
Collection : Mon Marque-Page +
À partir de 9 ans
166 pages - 12.90 €
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