En 1920, Tolkien a 28 ans, et deux fils, l'aîné a trois ans, l’autre est né à l'automne.
Il entame une correspondance à destination de ses enfants, prétendument écrite par le Père Noël, qu'il continuera chaque année jusqu'en 1943 (sa fille a alors 14 ans).
Contrairement à ce que je pensais, ce ne sont pas des lettres à "picorer" de ci de là, car il s'agit en fait d'une véritable histoire qui se déroule au fil des années.
On va donc suivre la vie du Père Noël, de son Ours polaire (qui écrit gros parce qu'avec sa patte, pas facile de former les lettres, et dont l'orthographe est assez fantaisiste, même s'il fait des efforts). Préparatifs des cadeaux, rencontres avec les Gobelins, difficiles à maîtriser, aide des elfes, etc...
Toutes simples au début, ses garçons sont petits, les lettres vont s'approfondir au fil des années.
L'Ours polaire est bien sympathique. Il fait pas mal d’erreurs et de bêtises, mais s'avère tout de même indispensable.
Sur ses vieux jours, le Père Noël s'adjoint l’aide d'un secrétaire, un elfe à la fine écriture régulière.
Parallèlement aux aventures du Père Noël et autres créatures boréales, on devine aussi la vie de l’auteur. Naissance d'un troisième fils, puis de la petite dernière. L'aîné grandit, ne met plus son bas sur la cheminée, puis quitte la maison mais on ne l'oublie pas.
Il est question de Hobbit, d'alphabets parfois différents, mais aussi de la guerre qui a éclaté en Europe.
Tout cela est bien sympathique, mais en plus, la présentation est superbe.
En parallèle de la traduction française, on a les lettres originelles. Et c'est merveilleux : écriture très recherchée, très variée, parfois tremblé quand le Père Noël est fatigué.
Quel dommage que je ne puisse pas les lire en anglais (il vaut mieux être à l'aise avec la langue, car la présentation est belle mais ne simplifie pas la lecture)
Et le tout s’accompagne des dessins de l'auteur, le Père Noël a à coeur de montrer sa vie, son habitat, et les aventures de ses compagnons.
On n'a pas les lettres des enfants, mais le Père Noël en parle, il leur répond.
Je n'ai jamais lu Tolkien (dois-je avoir honte ?), donc je ne sais pas dans quelle mesure on retrouve ici des éléments des romans qu'il écrira plus tard.
Mais c'est une belle façon d'aborder son écriture, et un vrai régal en cette période.
Extraits :
Mais Ilbereth, un elfe très intelligent que j'ai pris comme secrétaire il n'y a pas très longtemps, se révèle excellent.
Il peut écrire maintenant avec plusieurs alphabets - arctique, latin (qui est l'alphabet ordinaire que vous employez), grec, russe, runique et, bien sûr elfique.
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J'allais vous envoyer des Bilbo le Hobbit ; j'en envoie d'énormes quantités (de la deuxième édition, pour la plupart) que j'ai commandées il y a quelques jours - mais j'ai pensé que vous en auriez beaucoup, donc je vous fais parvenir un autre Conte de Fées d'Oxford. [Noël 1937]
Traduction de Gérard-Georges Lemaire, revue par Céline Leroy
Première édition en 1976
Éditeur : Christian Bourgois (2004)
Format : 20 x 25 cm ; 111 pages ; 20,00 €
Couverture cartonnée et toilée sous jaquette.
Édition préparée par Baillie Tolkien (épouse de Christopher, 3e fils et exécuteur testamentaire de J.R.R. Tolkien)
Résumé Babelio
Celui-ci m'a l'air très beau, mais je ne lis pas en anglais.
RépondreSupprimerMoi non plus hélas
RépondreSupprimerBonjour, vous conseillez ce livre à partir de quel âge ?
RépondreSupprimerDifficile à dire (et je ne suis pas très forte pour ça !) Le texte n'est pas tout à fait simple, si l'enfant doit le lire seul. Par contre, le fonds est accessible. Je dirais environ 5 ans si on lui lit (au moins le début, la fin il me semble parle aussi de la guerre) même avant en choisissant des passages. Mais un bon lecteur s'il doit le lire seul.
SupprimerMon fils a 5 ans, j'ai envie de le lire, déjà pour moi et peut être essayer de lui lire pour voir s'il apprécie. Merci pour votre retour
SupprimerBonne idée, ils sont si différents d'un à l'autre.
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