J'ai adoré ce livre, le genre de roman qu'on n'a pas envie de quitter, tout en se dépêchant de le lire pour savoir ce qui va arriver.
Je me suis attachée à Molly, à ce quartier de New York, à ces immigrants de toutes provenances qui se serrent les coudes pour survivre, et même pour mieux vivre, j'ai eu vraiment du mal à les abandonner.
Dommage qu'en lisant le résumé, on apprend ce qui va se passer après la moitié du livre, c'est désolant !
On explique aux élèves de primaire de ne pas dévoiler plus que le début d'une histoire ! Mais pas aux éditeurs apparemment. Même si je comprends l'envie d'attirer le lecteur.
Nombreux sont les romans exploitant la tragédie du Titanic, mais j'ai beaucoup aimé celui-ci, son écriture, son atmosphère et ses personnages. Et notamment des femmes sensibles mais fortes. Elinor, et Molly, mais aussi Ruth, et plus que tout Anna.
Anna, vieille dame exilée depuis si longtemps à New York, où rien n'a le goût de sa Suède natale, où elle regrette tout, mais elle sait y vivre, travailler et être utile.
D'abord, la vie en Angleterre.
Elinor et son père sont riches, de leur travail. Elle croit trouver l'amour mais s'aperçoit bien vite qu'elle a été choisie pour son argent, par une famille noble incapable de gérer ses biens.
Et découvre avec horreur que dans l'aristocratie, une mère ne peut pas, ne doit pas, s'occuper de son enfant. Et encore moins quand la mère n'est pas issue d'un "bon" milieu. On veut bien son argent, son enfant mais pas elle. Alors même qu'elle serait capable de redresser le côté financier, on lui refuse ça aussi.
Cette partie fait écho à d'autres de mes lectures, d'autres enfants malheureux, parce que ce qui importe, c'est de paraître de garder les traditions, surtout pas de leur offrir de l'amour.
Et puis, Elinor parvient à voler un petit moment de bonheur : partir sur le Titanic, avec son détestable mari, mais aussi avec son enfant, et son père dont on l'avait éloignée.
Paquebot de luxe, vie rêvée, et surtout, profiter de ceux qu'elle aime.
Hélas bonheur de courte durée, bien vite c'est la tragédie que l'on connait.
Le drame sera aussi pour les survivants, comment oublier ce qu'ils ont vécu cette nuit-là ? Et pourquoi eux sont-ils encore là ?
Elinor en fait partie, arrivera-t-elle à se reconstruire, dans une vie si différente, si chaleureuse et pourtant bâtie sur un mensonge qui la ronge.
La vie dans ces quartiers pauvres de NYC, au milieu de ces immigrants si différents mais qui essaient de s'entraider à survivre est une autre expérience, si éloigné de ce qu'elle a vécu jusque là.
Mais quel plaisir pour nous de découvrir ce monde. Tout en tremblant pour notre héroïne.
J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, d'un bout à l'autre.
Extraits :
[Incipit]
Je m'empressai de reculer dans l'ombre. J'avais été tellement absorbée par mon plan, me demandant comment il pourrait fonctionner - s'il pouvait fonctionner - et me convainquant que je n'avais pas d'autre choix, que je n'avais pas songé au fait que nous ferions les gros titres des journaux. c'était pourtant évident : plus de mille personnes avaient perdu la vie dans le naufrage d'un bateau prétendument insubmersible, et nous étions les seuls qu'il restait pour raconter cette histoire. Pour ma part, je ne comptais pas raconter la mienne.
Je m'empressai de reculer dans l'ombre. J'avais été tellement absorbée par mon plan, me demandant comment il pourrait fonctionner - s'il pouvait fonctionner - et me convainquant que je n'avais pas d'autre choix, que je n'avais pas songé au fait que nous ferions les gros titres des journaux. c'était pourtant évident : plus de mille personnes avaient perdu la vie dans le naufrage d'un bateau prétendument insubmersible, et nous étions les seuls qu'il restait pour raconter cette histoire. Pour ma part, je ne comptais pas raconter la mienne.
- Maudits journalistes, grommela quelqu'un derrière moi. Quelle bande de charognards, tous autant qu'ils sont.
***
on aurait pu croire que des gens habitant une maison aussi glaciale auraient renoncé aux épaules dénudées, mais non.
***
toutes les familles de cette classe ont en commun la même obsession : conserver ce qu'elles possèdent. Les transmettre au prochain héritier, afin qu'elles restent dans la famille. Ce qui veut dire que les femmes n'ont qu'une seule et unique utilité : leur fournir des héritiers mâles.
Titre original : The Lost Passenger (2025)
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Maryline Beury
Éditeur : L'Archipel - 18 septembre 2025 - 408 p. - 23.00 €
Lu en numérique via NetGalley que je remercie.
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