mercredi 9 janvier 2019

21 printemps comme un million d'années - Camille Brissot

Un très beau roman, qui ne laisse pas indemne.

Je ne l'aurais probablement pas choisi, en cette période où j'ai passé beaucoup de temps au chevet d'un hospitalisé. Je l'ai reçu, j'ai tenté de le lire, et quel coup de cœur. Je pense que Victor et Juliette vont m'habiter longtemps.
Au début, j'ai eu un peu de mal, à cause de la narration en désordre, pas trop de précisions, il faut avancer peu à peu pour savoir précisément (que je ne lise jamais la 4ème ne facilite pas !)
La forme est originale et met un peu de légèreté malgré le sujet.

Une bande de fillettes malades, une joyeuse bande pourrait-on même dire, entoure Victor, l’assiège plutôt, pour qu'il leur "raconte" Juliette, dont on comprend vite qu'elle n'est plus parmi elles, mais qu'elle est très importante pour elles.
 Elles veulent tout savoir de Juliette la lumineuse, la grande sœur qui leur a tant apporté.
 Victor s'exécute en se faisant un peu prier.
 Il déroule ses souvenirs, un peu en vrac, les moments importants, les souvenirs précieux de cette amitié si profonde.
 Et c'est beau. Touchant. J'ai bien entendu terminé en pleurs. Plus d'émotion que de tristesse.
 J'ai attendu pour écrire cette chronique mais ces personnages ne me quittent pas.



On pourra dire que ça parle de maladie, mais ça parle surtout d’amitié, d’une amitié si forte qu'elle pourrait être étouffante, et qu'elle ne l'est jamais. Une vraie belle réflexion sur ce que peut être l'amitié, sur ce qu'elle doit être, à travers tous les moments, difficiles ou pas, que traversent Juliette et Victor.
Un roman fort et poignant, mais aussi léger, comme cette bande de jeunes filles qui insistent pour que Victor raconte son histoire et celle de Juliette. Un narrateur qui nous touche profondément, comme il accroche les fillettes. Mais cette façon de nous conter l’histoire à travers leurs yeux introduit une respiration bienvenue.

Un superbe livre, que j'ai lu à un mauvais moment mais qui m'a touché profondément, au point que je l'ai dévoré en une journée.
De plus, il se passe dans ma région, dans un Valence un peu imaginé, des balades au bord du Rhône au panorama d'Ardèche.

La belle chronique de Ramettes ici
Et celle de L'Eternel ado

Extraits :

- Il paraît que tu as une passion pour les feux d'artifice ?
[...]
- J'ai l'impression d'en être un parfois, coloré mais éphémère.

***

Lorsqu'elle n'était pas là, Skype prenait le relais. C'est peut-être paradoxal, mais la distance peut rapprocher, vous savez. Quand l’autre n'est pas là physiquement, il ne nous reste que ça : sa parole,  sa voix... On discute jusqu'à ne plus rien avoir à se dire, et c'est à ce moment que ça devient intéressant - car lorsqu'on n'a plus rien à raconter sur son quotidien, on est obligé d'aller plus loin. On gratte les couches, on les perce l'une après l'autre, on se dévoile...

Qui en parle ? Ramettes

Éditeur Syros - 10 janvier 2019 - NOUVEAUTÉ
221 pages - 14.95 €
À partir de 13 ans
Résumé Babelio

2 commentaires:

  1. Merci pour le lien. Un livre que je ne regrette pas d'avoir lu !

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    1. Moi aussi. Pourtant, je ne l'aurais certainement pas demandé, surtout à cette période. Lu dans le train vers l'hôpital. Mais il est vraiment beau.
      J'ai eu plus de mal avec celui de Dominique Brisson, même si c'est un beau texte aussi.

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