lundi 8 juillet 2024

À Marseille ça se dit comme ça ! - Médéric Gasquet-Cyrus

 
Joli coup de coeur pour ce petit livre, j'ai tout aimé, présentation et contenu.
Un petit format bien pratique, une épaisse couverture souple, deux rabats.
Le premier est une carte postale. À envoyer à un ami exilé trop loin de sa ville ?
Le second dévoile  une grande photo du Vieux-Port.

À l'intérieur, un à deux mots par page, de différentes couleurs. 
Pour chacun, une courte ligne de définition ou synonyme, puis des explications plus détaillées, mises en situation ...

Des croquis, de la couleur, des dessins. Quelques belles photos couleurs.
Quelques cartes issues du livre "Comme on dit chez nous" (Que je me suis offert avec plaisir mais que je n'ai toujours pas trouvé le temps de chroniquer).

Et aussi une dizaine de doubles pages thématiques "Accent et accents", "À table" ...

J'ai adoré le contenu. J'ai retrouvé des mots que j'aime utiliser, et tout plein que j'avais oublié, et qui m'ont ramenés en enfance. J'aurais envie de tous vous les citer. (Je vais devoir me contenter de vous montrer quelques pages)

Mon préféré est bien entendu le verbe chaler. Parce que depuis un demi-siècle (voire un peu plus 😒 ) que j'ai quitté le Midi, je cherche désespérément l'équivalent en français. La meilleure occupation de nos jeunes années !

Mais parfois, on jouait aussi à se quiller. 

Je ne suis pas Marseillaise. J'ai passé toute mon enfance tout près, sans jamais aller dans la grande ville. Il y a donc des mots qui me sont étrangers, mais pour la plupart, ils chantent à mon oreille !
Empéguer, Oh fan !, Peuchère..., Mèfi !
Furer, je l'avais totalement mais alors totalement oublié, et pourtant, j'ai été ado moi aussi !
Les spigaous, j'en ai plein mon jardin, et je ne connais toujours pas leur nom français !
J'avais oublié que plus jeune, j'étais parfois testarde et parfois bazarette. Que le cafoutche (on disait cafoutcho, sans doute dû à notre ascendance italienne) était cafi de bordilles. Et qu'il ne servait à rien d'espincher s'il y avait dégun.
Mais je n'avais pas oublié qu'à force de manger des chichis, je risquais d'avoir un tafanàri comme la porte d'Aix.
La brousse, j'ignorais que c'était celle du Rove qui était connue, on mangeait celle du voisin d'en face.
J'ai gardé une grande habitude de piter pendant les buffets. Mais je ne parpelège plus guère.

Ceci

me rappelle la phrase qui amusait mon Savoyard de mari quand il a découvert ma Provence : "Prends la  pièce sous la pile, et essuie les piades sur les malons."
J'ai passé vingt ans sans connaître le mot serpillère !!

Et parce que la langue est vivante, j'ai aussi découvert ici des nouveaux mots.
Notamment Tarpin. Qui semble à présent un mot très emblématique du parler marseillais et que je n'avais jamais entendu, car apparu seulement dans les années 90.

Si vous n'êtes pas Marseillais, ce qui est probable, vous plonger dans ce livre vous fera respirer un air de vacances.
Vous pouvez aussi lire ceux des autres régions. Il existe pour le moment la Bretagne, et le Nord et Picardie, et la collection devrait s'agrandir.
Je vais garder ce petit livre près de moi, et y piter sans cesse des souvenirs, un vrai régal. Un grand merci aux éditions Le Robert.

J'aime de plus en plus leurs livres.
Il faut absolument que je trouve le temps de vous parler de Comme on dit chez nous, mon doc préféré, et de l'adorable collection 150 drôles d'expressions.

Extraits :

Esquicher : écraser, serrer, compresser.

***
Marquer mal : Faire mauvaise figure, être ridicule.

***
Néguer : Noyer.
[...] par jeu, les enfants s'amusent à se néguer, à la piscine ou à la mer.

***



J'avais oublié qu'on disait "Fan de Chine" à tout propos !!

Page thématique

De l'importance de l'accent tonique !

Souvenir familial : Quand un jeune homme s'exile à Grenoble pour études et débarque dans l'amphi en s'exclamant : Mais y a dégun ici ? Il est vite repéré !!



Éditions Le Robert - 2 mai 2024
Collection : Ça se dit comme ça 
Format : 14 x 18 cm ; 143 pages ; 12.90 €



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