Depuis que je ne lis plus J'Aime Lire, et J'Aime Lire Max (ex Je Bouquine), je rate trop de sorties intéressantes (Notre bibliothèque a cessé ses abonnements, pas assez d'enfants intéressés, et mes petits-enfants sont trop grands 😕)
Je n'ai pas été gênée de commencer par ce numéro 9. Les personnages sont peu nombreux, bien présentés, je n'ai pas été perdue.
Une amusante chronique au jour le jour par Lucrèce de son année de 6e, de ses amitiés, de ses professeurs, et de sa famille quasiment "normale".
Une fillette qui se veut grande à présent qu'elle est au collège, un petit frère, Victor, assez peu présent dans cet épisode.
Une mère avocate, débordée par son travail, un beau-père aiguilleur du ciel, un père artiste, encore bien présent dans sa vie et dans la famille, une grand-mère parfaitement évaporée mais qu'elle adore (et qui s'incruste volontiers presque chaque jour pour le repas), une autre grand-mère atteinte d'Alzheimer et très touchante, un chat et une tortue.
Beaucoup d'humour dans ces récits, entre autres de jolis aptonymes pour les professeurs : M. Cossinus pour les maths, Rimbaud en français... et Mme Cayenne la conseillère d'éducation (ou d'orientation selon les pages ??) qui leur dit toujours que le collège, ce n'est pas le bagne !
Ce tome sera consacré en partie à un voyage en Angleterre, préparatifs, avis des parents, accueil dans des familles, amitié avec la correspondante ...
Et aussi à une bonne idée : faire présenter au collège son métier par chaque parent, pour donner des pistes.
Ce petit roman, sympathique et qui se lit bien (et je pense que les jeunes lecteurs s'attachent aux personnages au fil de la série) souffre cependant à mon avis de la comparaison avec son "grand frère".
Avant même de voir cité le Petit Nicolas (série que Lucrèce offre en cadeau à sa correspondante !) pas besoin de lire le nom de l'autrice pour voir une ressemblance. On pourrait parler d'une version moderne des célèbres romans de son célèbre père.
Pourtant ....
Ceux qui me suivent savent que je préfère toujours proposer des livres récents, que l'écriture d'aujourd'hui me parait mieux à même d'être appréciée des enfants d'aujourd'hui, que je déconseille souvent, pour donner goût à la lecture aux plus réticents, de leur proposer ce que leurs parents ont aimé.
Pourtant... cette fois, je préfère Le Petit Nicolas !
Je les ai ressortis en lecture du soir pour mes petits-enfants, et chaque épisode nous redonne le sourire, pas de temps mort, tout est excellent.
Ici, ça m'a paru plus plat, plus convenu.
En outre, j'ai été gênée par quelques personnages. La mère notamment, qui n'a jamais le temps, toujours un dossier à terminer quand sa fille lui demande quelque chose, mais qui ensuite s'assoit devant le téléviseur.
Et surtout Scarlett, la grand-mère, censée je suppose être la note d'humour, mais que j'ai trouvé si excessive que ça m'a agacée bien plus que fait sourire (appréciation d'adulte ? Est-ce que ça amuse les enfants ?)
Il parait étrange de laisser seuls dans des familles des enfants qui ne parlent pas encore du tout la langue (on est au début de la 6e), je me demande si ça se fait dans la réalité.
Si on oublie la comparaison avec son brillant aîné, c'est cependant une petite série facile qui doit plaire aux jeunes lecteurs.
En plus, l'objet livre est beau : des rabats épais, des pages de garde rouge vif, un beau papier.
Sans oublier les sympathiques illustrations couleur de Catel presque à chaque page.
PS : je découvre au moment de poster cette chronique que le tome 1 parle déjà de la rentrée en 6e de Lucrèce. Je suis surprise, puisque le 9 que je viens de lire, commence la veille de cette rentrée en sixième. Que se passe-t-il donc dans les huit précédents ?
Surprise aussi car on est clairement dans du roman pour enfant, pas pour ado.
Je pensais qu'il s'agissait d'une série narrant le quotidien d'élèves du primaire, qui se terminait par ce tome et l'arrivée au collège.
Si tous les tomes parlent de collège, c'est assez décalé, des histoires très enfantines.
Extraits :
C'est vrai que Nicolas et moi, on se ressemble un peu. Qui sait, on a peut-être un ancêtre commun ?
[Lucrèce parle du Petit Nicolas, celui des livres]
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Moi, je sais ce qu'elle a, maman. Elle est triste parce que mon petit frère et moi, on grandit.
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- Scarlett, tu as connu la Grèce antique ? a demandé mon petit frère à notre grand-mère pendant le dîner.
- Mais bien sûr, mon chéri. J'ai aussi apprivoisé un tyrannosaure et j'avais beaucoup de succès à Athènes, quand je le promenais en laisse du côté de l'Acropole !
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Ce jeudi matin-là, c'était l'avant-dernier jour de l'année scolaire. Il faisait beau et tout le monde était de bonne humeur, surtout les profs. Moi, je crois qu'ils sont quand même un peu tristes de ne pas nous voir pendant deux mois, mais qu'ils nous le cachent pour qu'on ne soit pas tristes, nous aussi.
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Illustrations : Catel Muller
Éditeur : Gallimard jeunesse - 5 septembre 2024 - 194 p. - 13.90 €
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