Titre original : Listen to the moon
Illustration de couverture de François Place
Éditeur : Gallimard Jeunesse 2015
Roman junior, à lire dès 11 ans - 435 pages
Absolument superbe.
Le plus beau plaidoyer contre la guerre que j'ai jamais lu, probablement mon coup de coeur de l'année
Michael Morpurgo nous a habitués à ses livres forts mais aussi palpitants.
On retrouve ici la mer, et la guerre, deux de ses thèmes fréquents.
Avec une "construction" du roman assez originale. Dès le début est mené en parallèle la découverte d'une fillette amnésique sur une petite île des Scilly, et le départ d'une enfant, depuis l'Amérique, pour rejoindre son père blessé pendant la première guerre mondiale.
Très vite on comprend qu'il s'agit de la même, et les deux histoires convergent peu à peu.
Mais j'avoue que je ne m'attendais pas du tout au dénouement !
En prime, cette histoire nous est présentée comme racontée par la petite-fille de l'héroïne, à partir des récits de sa grand-mère.
On sait donc que la fin sera heureuse, sans que ça n'enlève d’intérêt à l'histoire.
Le roman est suivi d'un petit dossier historique et géographique, court et très intéressant.
Juste deux petits bémols :
J’aurais aimé que les textes en allemand soient traduits en note.
Même si je comprends que c'est parce que la personne qui les écoute ne les comprend pas dans le roman, je trouve un peu frustrant, et dommage pour un roman pour enfants, qu'on n'ait pas la traduction.
Vue la collection, ce livre se place en roman enfants en bibli, et je trouve qu'il est tout de même un peu dur, même si sa lecture en est simple, pour les plus jeunes lecteurs. Notamment la longue scène du naufrage.
Il est donné à partir de 11 ans, et c'est vrai qu'il n'a pas de difficulté côté compréhension, mais je ne l'offrirais pas si jeune pour ma part.
En résumé, un roman passionnant et émouvant, à lire même par les adultes.
PS : Pour ceux qui ont lu l'histoire du Titanic vu par Michael Morpurgo (et par un chat !) "Kaspar le chat du Grand Hôtel", même si l'auteur semble fasciné par la mer - et les grands naufrages - c'est une histoire tout à fait différente, et bien plus "forte" ici.
Ma note : 4.5 / 5
Extraits :
Tu penses trop, et surtout, tu penses au milieu de la nuit. On peut pas penser comme il faut au milieu de la nuit. On pense seulement au pire.
***
- Herr Kapitän, me dit-il. Il y a un piano qui flotte sur l'eau par tribord avant. Et il y a une petite fille assise dessus, Herr Kapitän !
***
Couler un navire, le voir sombrer, est une chose terrible. La guerre fait faire des choses terribles aux hommes
***
C'est terrible pour un marin de couler un navire, de le voir s'enfoncer dans les vagues, de voir des hommes mourir. On les entend crier, on les entend hurler. Pour un marin, tuer un marin, c'est comme tuer un frère.
***
- J'ai une idée, tout d'un coup, dit-il. Musique. Peut-être que la musique l'aiderait. Chez moi, à St Mary's, j'ai un de ces engins merveilleux, un phonographe, et quelques disques pour aller avec. Je les apporterai la prochaine fois que je viendrai. C'est assez facile à utiliser : il suffit de le remonter, de mettre l'aiguille sur le disque, et la musique surgit. Magique. Une invention extraordinaire. Tout le monde devrait en avoir un, et plus personne n'aurait besoin de médecin. Je n'aurais plus de travail, bien sûr, mais peu importe. C'est très bon pour la santé, la musique.
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